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À Castillon-la-Bataille, on ne croit pas trop à la suppression de la taxe d'habitation

Par Benjamin Rieth

D’abord reportée à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, la taxe d’habitation commencera finalement à être supprimée dès 2018. À Castillon-la-Bataille, c’est une bonne nouvelle à laquelle les habitants n’osent pas trop croire.

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Elle ne devait être appliquée qu’en fin de mandat mais finalement la suppression de la taxe d’habitation commencera dès 2018. Cette taxe sera, à terme, supprimée pour 80 % des ménages. Sur le marché de Castillon-la-Bataille, cette annonce est une bonne nouvelle pour Robert et Jacqueline, un couple de retraité. Elle leur permettrait de compenser la hausse de la CSG"sous réserve qu’il n’y ait pas de conditions, ni de plancher qui nous soustrait de cette heureuse mesure", se dit Robert. "On va voir. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangée. On attend", préfère temporiser son épouse.

"On va nous ponctionner d'une autre manière"

Christophe, lui, est salarié dans le privé. Âgé de 45 ans, marié avec deux enfants, la suppression de cette taxe lui ferait économiser 950 euros. "C’est quand même une belle somme. Mais j’ai l’impression que la vie n’est pas aussi simple que ça et qu’on va nous ponctionner d’une autre manière. Si on supprime la taxe d’habitation, il va bien falloir trouver d’autres moyens ailleurs", nuance-t-il. 

Entre la CSG qui va augmenter, la baisse des cotisations, la taxe d’habitation supprimée, l’augmentation des taxes sur le diesel et le tabac, beaucoup de choses vont changer, et il est parfois difficile de s’y retrouver. Tout le monde se pose donc la question : serons-nous gagnant et faut-il croire à toutes ses promesses ? "On ne peut pas croire à tout ce qu’ils nous racontent, c’est trop beau, on n’est pas au paradis, estime Jean-Pierre. On ne sera jamais gagnant. S’il faut payer, et bien on payera, c’est tout"

Une perte de 440 000 euros

Les maires des communes s’inquiètent également. À Castillon-la-Bataille, la taxe d’habitation rapportait jusque là 440 000 euros. "L’inquiétude porte sur la compensation de cette mesure. Pour l’instant, rien ne nous a été dit", explique Jacques Breillat, le maire Les Républicains de la commune. Même si l’État s’est engagé à compenser chaque euro perdu, l’élu se méfie. "Toutes les mesures qui ont été compensées dans le passé - que ça soit les départements, les régions ou les communes - se sont toutes soldées par le même constat au bout de quelques années : une perte sèche pour les collectivités. Nous sommes tous des gestionnaires, quelque soit l’étiquette politique des maires, nous sommes tous soucieux de la bonne gestion des collectivités", rappelle le maire.  

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