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Berdoati : "En ignorant le statut d'un fiché S chez nous, on rate un maillon de la chaîne"

Par Benjamin Jeanjean

Maire (LR) de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), Éric Berdoati était l’invité du 18h Sud Radio ce lundi pour évoquer la demande de certains maires d’avoir accès aux personnes fichées S sur leur commune.

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L’attaque terroriste de Carcassonne et de Trèbes ce vendredi a remis sous le feu des projecteurs la question des personnes fichées S et de leur sort sur le territoire français. Alors que certains responsables politiques souhaitent développer l’hypothèse d’une rétention administrative pour ceux étant jugés les plus dangereux, des maires réclament, eux, de pouvoir avoir accès aux noms des fichés S situés sur leur commune. C’est notamment le cas d’Éric Berdoati, maire (LR) de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et invité du 18h Sud Radio ce lundi.

"On ne souhaite pas agir à la place des services de police et de renseignement, on veut juste être utiles dans le maillage de remontée de l’information. Si nous avons un fiché S dans notre commune dont nous ignorons le statut mais que nous voyons régulièrement (faits divers, services sociaux, etc.), on loupe un maillon de remontée d’informations dans la chaîne. On ne veut pas devenir des informateurs, des agents ou je ne sais quoi, simplement on sait pertinemment que dans notre ville au quotidien, on ignore le statut d’un certain nombre d’individus et on ne peut donc pas être utiles !", explique-t-il.

"On ne cherche pas à devenir des shérifs"

L’élu local rejette toutefois toute accusation d’incitation à la délation avec ce dispositif. "La délation, c’est quelque chose qui est mû par la jalousie ou l’envie et qui permet de nuire à quelqu’un, sachant pertinemment que ce que l’on raconte n’est pas vrai. Ce n’est pas du tout ce que je vous dis ! Je dis juste que si l’on nous informe que sur notre commune, telle ou telle personne a telle ou telle problématique, on sera beaucoup plus à même de pouvoir témoigner de son quotidien et de son évolution", insiste-t-il.

Selon Éric Berdoati, une telle mesure soulagerait et aiderait les forces de l’ordre. "On ne cherche pas à faire du maintien de l’ordre ou à protéger nos administrés ! On n’en a pas les moyens et ce n’est pas du tout notre métier. En revanche, on sait très bien que plus on a un faisceau d’indices concordants, plus on a d’informations certaines données sur ces individus. D’ailleurs, les services de renseignement le disent : ils n’ont pas les moyens humains de surveiller en permanence les individus, puisque pour surveiller une personne il en faut vingt... Nous sommes un maillon de la vie quotidienne de ces gens-là, on les connaît et on les observe dans notre commune. On peut donc être utiles, mais pas plus. On ne cherche pas à devenir des shérifs", martèle-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview d’Éric Berdoati dans le 18h Sud Radio

 

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