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Aurait-on pu éviter les attentats de Trèbes et Carcassonne ?

Focus ce matin sur les attentats meurtriers de Trèbes et Carcassonne. L'auteur des faits, Redouane Lakdim, était fiché S, ce qui ne l'a pas empêché de passer à l'acte et de tuer notamment le lieutenant-colonel de Gendarmerie, devenu depuis un héros, Arnaud Beltram. La fiabilité de la surveillance des fichés S est-elle en cause ?

Aurait-on pu éviter les attentats de Trèbes et Carcassonne ?

La réalité, c'est que face à la menace terroriste, les services français ne peuvent pas empêcher tous les passages à l'acte. Aujourd'hui, il y a 4 300 fonctionnaires à la DGSI, 2 000 à 3 000 fonctionnaires à la gendarmerie, à la police et au ministère de l'Intérieur qui ont une mission opérationnelle de surveillance. Il faut bien imaginer que surveiller quelqu'un pour être en mesure d'empêcher un passage à l'acte inattendu, cela signifie une équipe de plusieurs personnes.

Les spécialistes du terrorisme le reconnaissent tous,  le phénomène a dépassé les capacités matérielles et humaines de surveillance. Il ne faut pas oublier que depuis 2014, 19 suspects fichés S sont passés à l'acte en France ou en Belgique. Merah,  Kouachi, Ayoub El Khazzani qui avait attaqué un train Thalys en août 2015 ou encore Sarah Hervouët et Inès Madani qui avaient été interpellées après avoir abandonné un véhicule transportant des bonbonnes de gaz près de Notre-Dame de Paris, en vue d'un attentat.

Faut-il changer le système ? Difficile à dire car le système permet aussi d'éviter beaucoup d'actes terroristes et donne, mine de rien, aux Français la liberté de vaquer à leurs occupations sans vivre dans la terreur permanente. L'initiale de la fiche S correspond à la dénomination "sûreté de l'Etat". Ce fichier créé en 1969 pour recenser les personnes recherchées par les services de renseignement comporterait actuellement près de 400 000 noms. Le fichier S est lui-même composé de 16 sous-divisions qui correspondent aux actions à entreprendre par les policiers et les gendarmes confrontées à ces personnes, lors d'une intervention. Exemple : Mohammed Merah était classé S5, ce qui impliquait de signaler tous ses passages à la frontière, mais pas de fouiller ses bagages, ni de le surveiller sur le territoire français. On a vu le résultat... Tandis que les suspects revenus de Syrie ou d'Irak sont, eux, par exemple, classés S14 (le fichage des revenants du djihad).

Bref, des niveaux de surveillance et d'intervention variables mais qu'ils faudrait peut être réévaluer pour mieux appréhender le djihadisme quelle que soit sa forme en France.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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