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Ariane Denoyel : "Le bénéfice des antidépresseurs sur le suicide n'est pas du tout avéré"

Ariane Denoyel, journaliste d'investigation et auteure de "Génération Zombie - Le scandale des antidépresseurs" (éditions Fayard), était l'invitée de Christine Bouillot, mercredi 7 juillet, dans le "Midi-13h de l’été" sur Sud Radio.

Alors que plane encore la menace d'une quatrième vague et d'un quatrième confinement à cause du variant Delta du Covid-19, la problématique du mal-être et de la dépression n'a pas fini d'alimenter nos discussions. Dans une enquête à la fois passionnante et inquiétante, Ariane Denoyel alerte sur les dangers de certains antidépresseurs qui plongent des patients dans un état de zombification.

 

"Une certaine lobotomie chimique"

L'enquête trouve ses prémices sept années en arrière, lorsque la journaliste se voit prescrire des antidépresseurs de la famille ISRS. "J'ai un sentiment de déconnexion très désagréable", témoigne-t-elle avant de finalement en rester là. C'est plus tard, en consultant les études d'un professeur irlandais et en rencontrant des victimes, qu'Ariane Denoyel comprend que ces médicaments peuvent "provoquer une certaine lobotomie chimique qui les coupait de leurs émotions", devenant presque des "zombies".

Difficile pour les médecins de faire face à des personnes ayant un passage à vide. "La consultation dure en moyenne 17 minutes", souligne la journaliste qui l'explique par "une pénurie de médecins", obligés d'aller vite "parce qu'ils voient énormément de patients". Une pratique encadrée par "les recommandations de bonnes pratiques", notamment en termes de dépression. "Le diagnostic est de plus en plus mécanisé", pour les médecins amenés à surtout cocher des cases.

 

"Une information de très mauvaise qualité qui se répand"

Pour les médecins, l'enjeu est de taille, la plus grande crainte étant de voir la personne déprimée attenter à ses jours. "Le médecin a envie d'agir contre ça mais malheureusement, ces molécules provoquent des passages à l'acte chez une partie des personnes", explique Ariane Denoyel. Des passages qui s'illustrent par "des actes violents, comme des crimes ou des actes de barbarie", ou des actes "suicidaires, soit les deux". "Leur bénéfice sur le suicide n'est pas du tout avéré", note la journaliste.

Les informations sont difficiles à déchiffrer pour les médecins, à qui il leur faudrait "600 heures par mois pour se tenir au courant de tout ce qui concerne leur domaine". De plus, "la littérature scientifique est de plus en plus biaisée, écrite par des auteurs fantômes, des sociétés que les laboratoires payent", déplore l'auteur qui observe "une information de très mauvaise qualité qui se répand". "L'industrie a opéré un hold-up sur la fabrique de l'information médicale", regrette-t-elle.

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