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Alain Minc : "Bernard Tapie a débuté comme Mandrin et terminé comme St Vincent de Paul"

Bernard Tapie et l’affaire de l'arbitrage du Crédit Lyonnais : quelles suites ? Alain Minc, conseiller politique, essayiste et dirigeant d'entreprise, était interviewé dans "Sud Radio vous explique" sur Sud Radio le 4 octobre. "Sud Radio vous explique" est diffusé tous les jours à 7h45 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Alain Minc sur Bernard Tapie : "Sa manière de dominer la mort à tout prix lui donne une dimension exceptionnelle"

Alain Minc a bien connu Bernard Tapie, notamment lors de la tentative de rachat du Club Med. En affaires, était-il plutôt impatient, fin négociateur ou bulldozer ? "J’ai surtout connu intimement Bernard Tapie à la fin de sa vie, explique Alain Minc, conseiller politique, essayiste et dirigeant d'entreprise. Nous nous étions cognés beaucoup précédemment, car nous étions au fond l’un pour l’autre ce que nous n’aimions pas. Et puis, nous nous sommes découverts et nous avons essayé de rattraper le temps perdu."

"Ce qui m’a fasciné, impressionné, touché, c'est la manière dont Tapie a géré la fin de sa vie, raconte Alain Minc. Je lui ai dit un jour, au fond, tu as débuté comme Mandrin et tu termines comme St Vincent de Paul. Je le pense profondément et je crois qu'il y a cela dans l’émotion du pays. Jamais personne n’a parlé de la maladie comme il l’a fait, libéré autant les autres malades. À mes yeux, cela écrase et domine tout le reste : l’OM, les affaires, le tour de France, la politique. On juge un homme d’abord sur la fin de son parcours. Sa manière de dominer la mort à tout prix lui donne une dimension exceptionnelle. Il voulait même atteindre ce mercredi à tout prix."

 

Alain Minc sur Bernard Tapie : "À la fin de sa vie, il y avait la santé, la mort et le Crédit Lyonnais"

En effet, après une relaxe générale dans l’affaire du Crédit Lyonnais en juillet 2019, la cour d’appel devait rendre sa décision mercredi 6 octobre. Bernard Tapie étant décédé, la cour d’appel ne prononcera ni relaxe ni condamnation, mais va constater l’extinction de l’action publique à son encontre. "Il parlait de l’affaire du Lyonnais de manière obsessionnelle. Quand quelqu’un consacre 27 ans de sa vie à une bataille judiciaire, c’était hyper présent. À la fin de sa vie, il y avait la santé, la mort et le Crédit Lyonnais." S’est-il fait flouer ou a-t-il bénéficié de largesses ? "Sur l’affaire du Crédit Lyonnais, il y a dans le monde des affaires un sentiment qu’il a été floué, confirme Alain Minc. Moi, j’ai connu Tapie en matière de business, quand il a voulu prendre le contrôle du Club Med, opération à laquelle je me suis opposé avec Henri Giscard d’Estaing. Il était égal à lui même, tonique, excessif, tonitruant. Le côté redresseur d’entreprises avait ses ombres et ses lumières. Dans l’affaire du Lyonnais, en revanche, il est clair que l’institution publique a fait un montage extrêmement ambigu. D’ailleurs, le rebond de l’affaire n'est pas sur le Lyonnais, mais sur l’arbitrage. Nul n’a de preuves absolues, mais il y a une conviction dans le monde des affaires que Bernard Tapie a été victime du Lyonnais."

"Il y a une chose qu’aucun journal ne dit sur Bernard Tapie, souligne le conseiller politique, essayiste et dirigeant d'entreprise. Il voulait qu’Emmanuel Macron soit candidat à la mairie de Marseille. Personne n’en parle. C’était avant la présidentielle, Macron était ministre de l’économie. Un jour, il m’a appelé : 'j’ai un message à lui faire passer'. Son raisonnement était le suivant : la ville va tomber sous son charme, les quartiers nord seront fascinés, les socialistes s’accrocheront à lui comme un sauveur et la bourgeoisie sera flattée. Je me souviens de la phrase 'Le petit prince doit prendre Marseille'. Je trouve qu'on y retrouve l’amour de Tapie pour Marseille, une connaissance intime de la ville et l’affection profonde de Tapie pour cette ville. Mais Emmanuel Macron avait décidé de court-circuiter cette étape, il avait préféré le sprint au demi-fond."

 

Retrouvez l'émission Sud Radio vous explique tous les jours dans la matinale animée par Patrick Roger et Cécile de Ménibus

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