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Agnès Verdier-Molinié : "Le 'quoi qu'il en coûte' est arrivé au maximum du maximum"

Par La Rédaction

Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation iFRAP, un think-tank indépendant qui évalue les politiques publiques, auteure de “La France peut-elle tenir encore longtemps?” (Albin Michel), était l’invitée d’André Bercoff, jeudi 4 février, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Agnès Verdier-Molinié, invitée d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Dans son dernier livre, Agnès Verdier-Molinié fait état d'une France en voie de disparition, criblée de dettes qui s'accroissent de jour en jour avec la crise sanitaire et économique.

"C'est maintenant qu'on va pouvoir prendre les bonnes décisions"

Si la situation inquiète de plus en plus de professionnels et d'experts, Agnès Verdier-Molinié n'est pas pour autant découragée. "Comme on atteint le fond de la piscine, c'est maintenant qu'on va pouvoir prendre les bonnes décisions", espère-t-elle. Cela fait des années que la directrice du think-tank alerte sur la situation. "1 milliard d'euros sont empruntés chaque jour par la France en 2020", souligne l'auteure qui précise que le niveau devrait rester le même pour l'année 2021. "Le 'quoi qu'il en coûte' est arrivé au maximum du maximum", prévient la porte-parole de l'iFRAP.

Notre dette est gérée par deux institutions. L'une connue de tous, la Banque centrale européenne (BCE) et l'autre davantage dans l'ombre, l'Agence France trésor. Une agence publique basée à Bercy où travaillent "une quarantaine de personnes qui ne sont pourtant pas titulaires de la fonction publique", précise Agnès Verdier-Molinié. Ce sont des contractuels issus de grandes banques ou d'anciens traders qui toutes les semaines ou toutes les quinzaines "sont chargés de placer la dette française, notamment en termes d'obligations à long terme", explique-t-elle.

Des investisseurs privés qui rachètent les dettes de l'État

Si une partie de la dette française est rachetée par la BCE, "elle ne l'est pas en intégralité", rapporte l'auteure. Le reste est acheté par des investisseurs, des banques ou des assureurs. "La BCE ne pourrait pas racheter toutes les dettes, ça ferait gonfler son bilan d'une manière inquiétante", avertit Agnès Verdier-Molinié. Une telle pratique pourrait entraîner "une énorme inflation ou des problèmes de change qui pourraient devenir extrêmement grave", note la directrice de l'iFRAP.

Dans les médias, l'idée de dire que la BCE rachète les dettes et nous permettrait de les annuler ensuite, est fausse, selon Agnès Verdier-Molinié. "C'est n'importe quoi, ce n'est pas permis par les traités", souligne-t-elle. Et si malgré tout, on annulait la dette, cela retomberait sur la Banque de France qui verrait son bilan "négatif". La banque se retournerait ensuite vers l'État "pour recapitaliser". "Cela entraînerait une cascade d'impôts sur les Français et les entreprises", prévient la directrice du think-tank.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

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