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Adrien Taquet sur les mineurs isolés : "ce sont des enfants, nous leur devons une protection"

Par La Rédaction

Adrien Taquet, secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l'Enfance et des Familles, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 3 juin 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Adrien Taquet, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 3 juin 2021 à 7h40.

Adrien Taquet : "Atteindre cette fameuse immunité collective"

Emmanuel Macron a annoncé l’ouverture de la vaccination pour les adolescents de 12 à 18 ans. "Mi-Juin, comme ce qui était prévu et qui était annoncé, on sera à 30 millions de nos concitoyens vaccinés", se félicite Adrien Taquet. C’est ce qui justifie cette ouverture, "notamment pour atteindre cette fameuse immunité collective". "Plus nous serons tous vaccinés, moins il y aura de chances que circule ce virus et que se développent ces fameux variants", estime-t-il.

Le secrétaire d’État précise en outre que la vaccination présente "un bénéfice pour certains ados qui ont eu par le passé des maladies graves". Toutefois, il concède que "les enfants sont moins victimes de formes graves" de la Covid-19. Mais il met surtout en avant "le bénéfice altruiste" de la vaccination des adolescents, alors que la question du rapport bénéfice/risque de leur vaccination est posée. On se vaccine pour soi, "pour protéger le système de santé" et les autres. Le bénéfice altruiste survient donc "quel que soit l’âge".

 

Les adolescents ne peuvent toutefois prétendre qu’au vaccin Pfizer, a précisé le chef de l’État. "Car pour l’instant Pfizer est le seul vaccin qui a obtenu l’autorisation", notamment des autorités européennes. "Il y a plus de 2,5 millions d’adolescents aux États-Unis qui ont été vaccinés, et, sauf erreur, il me semble que le vaccin Moderna est en cours" d’obtention de l’autorisation, précise le secrétaire d'État qui rappelle en outre que la vaccination "ne sera pas obligatoire" et qu’une "autorisation de consentement des parents" sera demandée.

Cette vaccination permettra "probablement d’éviter quelques fermetures de classes" à la rentrée 2021-2022. De plus, les adolescents vaccinés pourront bénéficier "du pass sanitaire cet été" et de ne pas avoir à faire un test PCR pour se rendre dans les événements où le pass sanitaire sera demandé.

 

Les problèmes sont "surtout apparus à partir de la rentrée dernière"

Les jeunes, dont la vie a été chamboulée à cause de la crise sanitaire, sont nombreux à être en détresse psychologique, ce qui a conduit le gouvernement à lancer un chèque psy pour les enfants. Les problèmes sont "surtout apparus à partir de la rentrée dernière", déclare le secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l'Enfance et des Familles. Une situation qui n’était pas "homogène sur le territoire" mais grave : "une augmentation des tentatives de suicide des enfants et des adolescents, une augmentation des troubles du comportement alimentaire, etc."

Le forfait 100% psy, "ce sont dix séances", explique Adrien Taquet qui pourront être données par un professionnel de santé comme le médecin traitant ou encore le médecin scolaire. Toutefois, le forfait n’est pas encore disponible : "il sera effectif courant du mois de juin", le temps de sélectionner "les psychologues qui participent".

Adrien Taquet lance par ailleurs un appel "aux psychologues de notre pays de venir prendre part à ce sujet important". "Tout professionnel de santé peut prescrire 10 séances gratuites, il n’y a pas d’avances de frais, c’est remboursé par l’Assurance maladie", annonce-t-il.

 

 

"C’est ce pouls de la France et des Français, qu’il a été sentir"

Emmanuel Macron a lancé, début juin 2021, un tour de France qui ne manque pas de faire poser la question de savoir s’il est déjà en campagne pour sa réélection en 2022. "Je pense que le Président a toujours été au contact des Français", estime Adrien Taquet, mais ces derniers temps, du fait de la crise, ça a été plus compliqué voire impossible.

Si le gouvernement a été "à l’écoute" et a "beaucoup accompagné" les Français durant la crise, "quand on est sur le terrain, il y a quand même des choses qu’on voit et qu’on entend qu’on ne peut pas voir ou entendre autrement". "C’est ce pouls là, ce pouls de la France et des Français, qu’il a été sentir", indique le secrétaire d'État.

 

"Il y a la nécessité d’améliorer le système"

Adrien Taquet va présenter une loi sur la protection des mineurs afin d’améliorer la prise en charge des près de 350.000 mineurs concernés par l’aide sociale à l’enfance. "Il y a la nécessité d’améliorer le système", estime le secrétaire d’État. Il s’agit de la dernière étape d’une réforme menée "depuis deux ans" et qui consiste notamment "à réinjecter beaucoup d’argent dans l’aide sociale à l’enfance, plus de 600 millions d’euros en trois ans". Notamment pour aider les départements, dont c’est la compétence, à améliorer les conditions de prise en charge.

Dans la nouvelle loi, "une des mesures importantes, pas la seule, est l’interdiction des enfants dans les hôtels" alors qu’entre 7.500 et 10.000 enfants sont accueillis dans des hôtels sur le territoire. "Ce sont beaucoup des mineurs non accompagnés, on va interdire le principe", annonce Adrien Taquet. De plus, la loi vise à améliorer "la sécurité des enfants qui se trouvent dans les foyers ou les familles d’accueil".

 

"Il faut qu’on les extrait de ce milieu criminogène"

Une autre question sociale majeure est celle des mineurs isolés étrangers, souvent immigrés clandestins. "Mineurs isolés, ça commence par ‘mineur’, c’est-à-dire qu’avant d’être étrangers ou isolés, ils sont mineurs, ce sont des enfants. Dès lors, nous leur devons une protection", insiste le secrétaire d'État. Dans la loi, précise-t-il, il y a la question "de l’évaluation de la minorité", car certains se disent mineurs sans l’être.

Le secrétaire d’État ne nie pas l’existence d’un problème "de délinquance". "Ce sont des enfants qui sont victimes de traite et qui sont par ailleurs polytoxicomanes", reconnaît-il. Dans la loi, il va y avoir "des dispositifs" qui vont conduire ces enfants "dans des parcours judiciaires" nécessaires pour répondre à la problématique sociale, éducative et médico-sociale. "Il faut qu’on les extrait de ce milieu criminogène" et résoudre leur problème de dépendance.

 

 

Congé de paternité : "un combat culturel"

La période de congé de paternité allongée, faut-il augmenter les indemnisations ? Pour Adrien Taquet, ce n'est pas "le frein principal" et regrette surtout qu'il soit "d'abord pas mal dans nos têtes". Il rappelle que l'indemnisation pour les pères "est la même que le congé maternité" et évoque davantage "un combat culturel". "C'est pour ça que je veux une semaine obligatoire, on l'a passé de 14 à 28 jours, dont une semaine obligatoire", annonce le secrétaire d'État.

Les statistiques sont encore trop "inégalitaires" pour Aurélien Taquet qui voit que "quand deux tiers qui prennent le congé paternité, c'est 80% de CDI et 40% de CDD". Il dénonce "une pression sociale dans les entreprises" et rappelle que "les hommes doivent assurer une plus grande présence auprès de nos compagnes et de nos enfants". "Les neurosciences nous disent que la présence des parents à la première année de l'enfant est importante", rappelle-t-il.

 

 

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