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Adélaide Jacquin sur la sortie de prison des terroristes : "Les possibilités de réinsertion pour ces personnes sont assez réduites"

Par La Rédaction

Adélaide Jacquin, avocate pénaliste au barreau de Paris et membre du réseau antiterrorisme, droit et liberté, était l'invitée de Philippe Rossi lundi 20 juillet dans l’émission "Les vraies voix de l'été" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à partir de 17h.

La libération des détenus condamnés pour des infractions à caractère terroriste, pose un certain nombre de questions. Pour Adélaïde Jacquin, il faut privilégier leur réinsertion. Pascal GUYOT - AFP/Archives

Que faire des détenus condamnés pour terrorisme et qui devraient sortir de prison à l'issue de leur peine ? C'est le débat du soir dans les Vraies voix de l'été. Alors que le Parlement examine un texte de suivi pour les terroristes qui sortent de prison, Adélaïde Jacquin, avocat pénaliste, estime qu'il n'aidera pas à la réinsertion.

Des profils variés

Dans un premier temps, la spécialiste de l'antiterrorisme rappelle que les infractions à caractères terroristes "englobent un certain nombre de comportements qui sont extrêmement variés". Lorsque l'on désigne ces détenus, on imagine facilement le djihadiste ayant projeté d'assassiner des dizaines d'innocents. Mais Adélaïde Jacquin souligne que l'on peut se voir reprocher une infraction dite à caractère terroriste "parce que vous avez transporté quelqu'un jusqu'à l'aéroport et qu'il prenait un vol vers des territoires en guerre".

Pour l'avocate, la question à se poser est de savoir "à qui vont s'appliquer ces mesures ?". "On a un champ d'application de la loi qui est extrêmement large", explique-t-elle. Dans le lot des détenus pour terrorisme on retrouve "des gens qui ont commis un crime qualifié d'attentat sur le territoire français, des gens qui se sont rendus à l'étranger, qui ont participé au départ d'autres personnes, qui ont accompagné d'autres individus, qui ont eu l'idée de quelque chose qui n'a pas eu lieu", énumère Adélaïde Jacquin. "Tout ces comportements sont extrêmement différents, pourtant, les mesures qu'on leur applique sont extrêmement restrictives", regrette-t-elle. "Au niveau de la loi, on ne sait pas si ça va concerner que les personnes qui auront été condamné pour des faits d'une extrême gravité", prévient la membre du réseau antiterrorisme.

Pas de réinsertion à la sortie ?

Adélaïde Jacquin assume être "fermement opposée" au dispositif présenté jusqu'alors au Parlement. "Je considère que ça va à l'encontre de tous les principes qui encadrent notre État de droit", estime-t-elle. "Ce sont des personnes qui ont été définitivement condamnées, qui ont exécuté leur peine dans des conditions d'incarcération qui sont extrêmement restrictives", rappelle l'avocate qui note que "dans 95% des cas, ce sont des gens qui n'ont pas le droit aux formations,  au scolaire ou un métier, pour ne pas se retrouver mêlés à d'autres personnes". 

Et à la sortie, "on voudrait continuer à les surveiller", déplore-t-elle. "Ce n'est pas 'suivre' les détenus, il faut faire attention au vocabulaire", prévient l'avocate au barreau de Paris. "Le dispositif aujourd'hui tel qu'il est prévu, ne vise absolument pas à permettre une quelconque réinsertion et éviter une sortie sèche", regrette Adélaïde Jacquin qui déplore qu'on les "oblige à pointer au commissariat plusieurs fois par semaines, à interdire les sorties d'un territoire limité, à aller dans un centre pour être accompagné, ou à porter le bracelet électronique". Selon elle, "les possibilités de réinsertion pour ces personnes sont assez réduites".

 

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