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ABCD de l’égalité : Blanquer détricote un peu plus l’héritage de Vallaud-Belkacem

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a fait hier une déclaration qui montre qu’on a bel et bien changé d’époque en matière de lutte contre le sexisme.

Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre de l'Education nationale

Vous vous souvenez des ABCD de l’égalité, ces programmes expérimentaux lancés en 2013 pour lutter dès la maternelle contre les inégalités entre filles et garçons ? C’était Najat Vallaud-Balkacem qui les avait mis en place alors qu’elle était ministre des Droits des femmes. Très rapidement, ces programmes avaient fait l’objet d’une opposition violente, avec des "journées de retrait de l’école" promues par une ancienne de la marche des Beurs, devenue proche d’Alain Soral. Les rumeurs les plus folles circulent, sur des petits garçons obligés de porter des jupes, ou à qui l’on enseignerait l’homosexualité en maternelle, tout cela, dans un contexte de queue de comète de la Manif pour Tous et de débat sur la "théorie du genre". Du coup, Benoît Hamon y renonce plus ou moins, avant que Najat Vallaud-Belkacem, devenue ministre de l’Éducation nationale, ne les remette au goût du jour sous la forme de "pistes pédagogiques" sur un "site Internet dédié". Eh bien Jean-Michel Blanquer vient encore de jeter une pelletée de terre sur l’œuvre de Najat Vallaud-Belkacem en expliquant que ce dispositif était inefficace et qu’il avait plutôt clivé.

Ses arguments sont cruciaux pour comprendre ce qui a changé dans l’Éducation nationale. Les ABCD de l’égalité, c’était l’idée qu’on allait rééduquer les enfants le plus tôt possible pour "déconstruire les stéréotypes de genre". Traduction : on passait de la lutte contre les inégalités à la promotion de l’indifférenciation. Quelle que soit l’éducation donnée par la famille. Au contraire, Jean-Michel Blanquer explique qu’il faut associer les parents à toutes démarche, et ne pas les braquer. Dans la droite ligne de la philosophie de Jules Ferry qui expliquait dans sa lettre aux instituteurs que le maître ne doit rien dire qui pourrait choquer un honnête père de famille. Respecter les valeurs des gens, donc, et transmettre ce qui est commun : les savoirs universels et la morale partagée.

Comment lutte-t-on alors contre les inégalités entre filles et garçons ? Pas par le catéchisme des adeptes des gender studies, mais tout simplement par les savoirs. En lisant Louise Labé ou Mme de Lafayette, en étudiant la vie de Marie Curie ou celle d’Emilie du Châtelet ou d’Ada Lovelace. Le savoir est le premier pas vers le respect d’autrui. Et l’ambition intellectuelle est la meilleure arme pour les filles.

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