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13 novembre : "Il y a une sorte de business de la charité que nous ne cautionnons pas"

Par Benjamin Jeanjean

À l’approche de la commémoration des deux ans des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, les associations de victimes officielles mettent en garde contre certaines opérations solidaires.

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Cela fait bientôt deux ans que de nombreuses familles doivent vivre avec la douleur du souvenir d’un être cher perdu lors de la nuit des attentats du 13 novembre qui ont touché Paris et Saint-Denis en plein cœur. Mais alors que de nombreux appels à la solidarité envers les familles de victimes sont aujourd’hui lancés, Philippe Duperron, président de l’association 13onze15 Fraternité et vérité, revient au micro de Sud Radio sur la mise en garde que son association vient d’adresser sur ce sujet.

"Il s’agit d’une opération de vente aux enchères à l’initiative d’une association qui n’est pas une association de victimes. Or, nous, associations de victimes, et je parle ici de "Life for Paris" et "13onze15 Fraternité et vérité", souhaitons garder la main et le contrôle sur les opérations lancées au bénéfice des victimes, alors que nous n’avons pas la certitude ici que tout soit fait de manière transparente. Il peut y avoir une forme de récupération ou d’exploitation de la pitié et de la bonne volonté des gens. On est un peu dans une sorte de business de la charité que nous refusons de cautionner", déclare-t-il.

"Des commémorations dignes et discrètes"

Alors qu’Emmanuel Macron a promis une cérémonie discrète, sans prise de parole officielle et en présence de François Hollande, Philippe Duperron espère ne pas voir de récupération politique ce lundi. "L’annonce de la présence de François Hollande est nouvelle, elle n’était qu’une rumeur jusqu’à il y a peu. Nous souhaitons des commémorations dignes, discrètes, et aucun cas que ce soit l’occasion pour n’importe quel parti ou personnalité politique d’une récupération politicienne. Ce n’est ni le lieu ni le moment, et nous ne souhaitons qu’une cérémonie digne et dédiée à la mémoire", indique-t-il.

Quant à savoir si la France a appris de ces attentats tragiques, Philippe Duperron a tendance à croire que oui. "Il est absolument certain qu’on a tiré des leçons de ces attentats. On a mis en place de nouveaux dispositifs pour la prise en charge des victimes et pour les réactions à avoir en cas de tels événements. Pour ce qui est de la déradicalisation, on s’en préoccupe et de nouvelles réflexions seront menées. Le gouvernement est assez discret sur les mesures, mais on peut penser qu’il y aura des dispositifs et des actions salutaires", assure-t-il.

Retrouvez en podcast l'interview de Philippe Duperron dans le Grand Matin Sud Radio

 

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