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Rabah Slimani : "On va viser les six premières places en Top 14"

Par Justin Boche

Le pilier de l'équipe de France de rugby et du Stade français était l'invité exceptionnel de Judith Soula avant le match entre son club et l'Union Bordeaux-Bègles qui aura lieu ce samedi à 18h30 en direct sur Sud Radio.

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En tant que Français d'origine algérienne comment as-tu vécu les événements de Paris ? Rabah Slimani : En tant que Français avant tout j'ai été vraiment blessé par ce qui s'est passé, par la façon dont ça s'est passé. Ce sont des innocents qui ont été touchés. Ils appellent ça une guerre, mais c'était surtout une tuerie. Tu as craint l'amalgame ? Chacun pense ce qu'il veut, mais ce serait dommage parce que ces gens la non ni religion, ni nationalité ce sont juste des barbares. Tu es un enfant du 95, de Sarcelle. Tu aurais pu jouer au foot, mais tu as choisi le rugby, pourquoi ? C'est par hasard. C'est grâce au tournoi des écoles de Sarcelle. Mon école était inscrite en CE2 ou CM1. J'ai été repéré par les dirigeants du club qui m'ont proposé de venir à partir du collège. J'avais un ami déjà inscrit, j'ai essayé et j'y suis resté. Mardi tu as présenté le bouclier de Brenus aux jeunes de l'école de rugby. C'était important pour toi de leur montrer que c'est possible de décrocher ce bouclier quand on est de sarcelle ?Bien sûr. Quand j'y suis allé le mardi, ce n'était pas pour rien par ce que je sais que c'est le soir ou toute l'école de rugby s'entraîne et fait un repas derrière. C'était la journée de la semaine. Je savais que j'allais faire des heureux. Quand j'étais plus jeune, j'aurais rêvé qu'un joueur vienne un jour au club avec le bouclier. Quelles questions t’ont-ils posées ?Ils ne m'ont pas posé de question, ils ont juste regardé le bouclier. Mais les questions qui les intéressent, c'est d'où je venais à Sarcelle, dans quelle école j'étais, pour pouvoir me comparer. Quand ils se rendent compte que je viens bien de ce club, ils se disent qu'ils peuvent eux aussi y arriver.On voit aujourd'hui les taux de chômage important dans les banlieues, à Sarcelle ou ailleurs. On voit aussi le phénomène de radicalisation. Quel message as-tu envie de leur faire passer ? J'en parle souvent de ça. Des jeunes qui peuvent réussir notamment dans le sport. L'Équipe a fait un très bel hommage sur ça. Sur le fait qu'il y a beaucoup de talent à Sarcelle. Mais c'est le cas dans toutes les banlieues. Tout le monde peut réussir et avec un peu d'envie on peut aller très loin. Avec ton titre de champion de France et ta participation à la coupe du monde, 2015 restera une année particulière pour toi ?Partir à la coupe du monde sur un titre champion de France que l'on attendait depuis quelques années, on ne pouvait pas rêver mieux. Ça va être une année qui va rester gravée, mais j'espère que ce ne sera pas la dernière. Tu as dit que cette coupe du monde t'a aidé à te libérer. Ça veut dire que tu n'étais pas libre avant ? Non, mais avant je me prenais vraiment la tête sur ce que j'avais fait ou pas fait. Maintenant non, je fais ce que j'ai à faire et j'essaie de le faire bien. Tu as digéré l’échec de cette coupe du monde ?Tous ceux qui ont participé à cette coupe du monde y allaient pour gagner. Mais ça reste une expérience formidable de vivre un mondial. On a quand même fait un quart même si le résultat est ce qu'il est. Le Stade français a eu un début de saison compliqué. Comment l'expliques-tu ?On peut trouver plein d'excuses, mais c'est surtout que l'on n'a pas été bon. On a mis les choses au clair entre joueurs et avec le staff et on est bien reparti après le match de Clermont. On repart sur une belle lancée et je l'espère sur le modèle de l'année dernière. Cette victoire a Grenoble peut-être le déclic ?J'espère. On a surtout senti que l'équipe était heureuse malgré le classement. J'espère que c'est une victoire qui va nous lancer. Il faudra gagner contre Bordeaux pour bien repartir sur la coupe d'Europe. On va viser les 6 premières places et après une fois dans les phases finales c'est un autre championnat qui commence.L'an dernier, personne ne vous voyez champion. Vous avez le sentiment d'être plus attendu cette saison ?Forcément. Quand on reçoit le champion, on a toujours une motivation particulière. Vous avez les moyens de jouer sur les deux tableaux ?Oui bien sûr. On ne galvaude pas du tout cette coupe d'Europe. On va la jouer à fond, sans prise de tête pour essayer d'aller le plus loin possible comme en championnat. C'est le bonus la coupe d'Europe ?Non ce n'est pas le bonus parce que l'on va la jouer à fond. On veut engranger de l'expérience pour revenir l'année prochaine encore plus fort je l’espère.

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