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Jacky Lorenzetti : "On vit pour une victoire"

Par Mathilde Régis

À J-3 avant la grande finale de coupe d'Europe entre le Racing 92 et les Saracens, le président du Racing, Jacky Lorenzetti, donnait son sentiment sur Sud Radio Sports. Confiant, il attend avec impatience le résultat de l'affrontement se samedi soir à Lyon.

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Judith Soula : Comment vous sentez-vous à quelques jours de votre première finale de Coupe d'Europe ? Jacki Lorenzetti : J'ai l'impression qu'au club on ressent tous le même sentiment : la fierté d'être dans cette finale. On est un peu sur un nuage, en lévitation. C'est la première fois que ça nous arrive donc c'est une situation qu'on n’a pas l'habitude de vivre. Et puis en même temps, je nous trouve très concentrés. Les joueurs sont très appliqués, on sent qu'ils ont énormément envie de bien faire. Finalement, les plus "excités", c'est plutôt les coachs et tout le staff autour des joueurs. Les joueurs, je les sens plutôt bien, prêt à faire, entre guillemets, leur devoir. Avez-vous trouvé l'ambiance différente cette semaine au centre d'entraînement ? Oui bien sûr, on sent du bonheur, la satisfaction d'être au rendez-vous. Mais on n'oublie pas que pour le moment, on n'est les champions de rien du tout puisqu'on n'a rien gagné. C'est un rendez-vous qu'il ne faut pas manquer. Le gros challenge pour nous va être, non pas de penser ce match et d'y réfléchir, mais de le jouer. Si on arrive à le jouer, on a toutes nos chances. Vous avez pris les commandes du club il y a dix ans. Est-ce que vous avez ressenti une émotion particulière lors de la qualification à l'issue de la demi-finale ?Absolument, c'était une joie. Paradoxalement, on a eu du mal à l'exprimer, on l'a gardée à l'intérieur. Finalement, ça a été plus fort que si on avait pu l'exprimer comme on le voulait parce que c'était très intériorisé, mais très perceptible en même temps dans les yeux, dans les gestes et dans les attitudes. C'était une joie très rugby avec de la pudeur et de la retenue.

"Il n'y a qu'un titre qui nous donnera raison"

Est-ce qu'aujourd'hui vous rêvez du scénario de cette finale ? Oui on y pense très clairement. En début de saison, on s'était dit qu'il fallait être dans les meilleurs, car ça fait plusieurs saisons qu'on loupe le coche. Il nous fallait beaucoup d'humilité et on l'a gardé tout au long de la saison. Mais aujourd'hui, on ne peut plus se cacher. On est en finale donc on pense à la victoire, au titre. On ne se cache pas. Il y a tous les scénarios, sauf celui de la défaite. On s'imagine pouvoir gagner donc on l'affirme, on le dit et on le vit tous les jours. On vit pour une victoire. On a le sentiment que cette finale est une première partie du contrat, mais pas l'aboutissement. L'aboutissement sera le titre ? Absolument. Cette finale nous met parmi les bonnes équipes européennes et françaises, mais il n'y a qu'un titre qui nous donnera raison. Seule la victoire est belle comme on dit. On respecte beaucoup les Saracens qu'on a déjà joué six fois quand même, ce n'est pas rien. L'année dernière, ils nous ont chatié dans les dernières secondes et d'un point. Ca a été très douloureux pour nous. On l'a encore vivace à l'esprit et ça va être un des moteurs de notre envie de victoire. Les Saracens n'ont pas perdu un seul match cette saison en Coupe d'Europe, mais aucun club invaincu en phase de poule n'a remporté la Coupe d'Europe. Alors croyez-vous aux statistiques ?Oui j'y crois un peu, mais elles nous sont plutôt contraires, car il y a bien un jour où ça s'arrête. Si depuis toujours, le vainqueur de la Coupe d'Europe n'a jamais gagné tous ces matchs, je me dis bien que ça va s'arrêter. Plus le temps passe, moins on a de chance. Malgré cette statistique défavorable, on va quand même essayer d'accrocher la Coupe.

"Les Saracens ont faim et c'est leur troisième finale"

Demain après-midi le groupe part pour Lyon, est-ce que vous allez voyager avec eux ? Non, je pense qu'ils ont besoin d'énormément de tranquillité. Ils ont besoin d'être entre eux, de se lâcher et d'être en décontraction totale. Je les rejoindrai à l'hôtel samedi pour le déjeuner pour leur marquer la présence de tout le club à leurs côtés. J'ai lu que vous aviez quelques rituels, vous allez rester fidèles à vos habitudes pour cette finale ? Oui, ma femme sera derrière moi, j'ai mon petit porte-bonheur dans la poche, je suis prêt. On dit souvent que les clés d'une finale sont dans l'approche psychologique de l'évènement. Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui votre groupe a franchi ce cap mentalement, qui parfois dans le passé lui a fait défaut ? Sur ce que je vois et sens aujourd'hui au club, j'aurai tendance à vous dire oui. Mais la victoire est une alchimie tellement infime et imperceptible qu'il ne peut y avoir aucune certitude. Et puis on respecte trop les Saracens. En face, il faut s'imaginer que si vous posez la même question au président ou à l'entraîneur ils auront les mêmes réponses. Ils ont envie comme nous de cette victoire, ils n'ont jamais gagné la Coupe d'Europe. Ils ont faim, ils ont de l'appétit et c'est leur troisième finale. Donc c'est pareil, si on joue les statistiques il y a bien un jour où ils vont gagner cette finale. Donc on est serein, mais pour l'instant rien n'est fait. Je pense qu'on est à égalité. On joue en France, c'est un petit plus pour nous, on a un bon arbitre donc on est content. C'est le meilleur arbitre du monde, donc on se prépare.

"Chaque joueur sera à 150 ou 180 % de ses capacités"

Il y a eu une petite incertitude sur Dan Carter levée hier par les coachs en conférence de presse, vous êtes rassuré qu'il soit là, on a senti qu'il rassurait ses coéquipiers par sa présence ? C'est un joueur et un homme exceptionnel, il l'a montré à Perpignan où il n'a pas joué, mais où il était présent. Pour nous, il va jouer la finale, c'est une certitude. Je pense qu'on aura un grand Dan Carter parce que dans ces moments-là, les grands sont encore plus grands. Mais à côté, il ne faut pas oublier qu'il y a Dimitri Szarzewski, Maxime Machenaud, Brice Dulin...Il y a nos piliers aussi qui ont envie d'en découdre : Ben Tameifuna, Eddy Ben Arous, Luc Ducalcon, et toute l'équipe derrière. Bien sûr qu'on attend beaucoup de Dan, mais on attend beaucoup de tout le monde. Je crois que les joueurs sont responsabilisés et je pense qu'ils vont donner vraiment le meilleur d'eux-mêmes. On va avoir chaque joueur à 150 ou 180 % de leurs capacités. En tout cas à l’issue de cette finale, ce sera un champion novice quoiqu'il arrive. Est-ce que vous vous considérez aujourd'hui comme une grande équipe ? Non, je pense que les grandes équipes sont les équipes qui gagnent. On n’a rien gagné donc on n'est pas encore une très grande équipe. On commence à exister dans le monde du rugby au plus haut niveau. Mon souci depuis huit ans, c'est d’avancer et de construire une équipe qui dure, de la construire dans la pérennité. On est là, on est présent donc on attend le résultat. Après cela, il faudra continuer.

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