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Que traduit la gestuelle de Macron pendant son discours ?

Par La Rédaction

Élodie Mielczareck, sémiologue, conseil en prise de décisions auprès de dirigeants, auteure du livre Déjouez les manipulateurs - L'Art du mensonge au quotidien (éditions nouveau monde), était "L’invitée de l’actu" dans la matinale de Sud Radio du 11 décembre animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger. Elle décrypte la gestuelle d'Emmanuelle Macron lors de son allocution télévisée du 10 décembre.

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Décryptage de la gestuelle du président

Lors de son allocution télévisée, le président de la République, enregistré au préalable s'est exprimé devant les Français. Élodie Mielczareck, sémiologue, conseil en prise de décisions auprès de dirigeants et auteure du livre Déjouez les manipulateurs - L'Art du mensonge au quotidien (éditions nouveau monde), décrypte la gestuelle d'Emmanuel Macron. "La première partie de l'intervention est marquée par un corps plutôt rigide, qui montre un contrôle très présent. Son champ lexical autour des institutions est régalien. Dans la deuxième partie, le vocabulaire est plus émotionnel, plus chaleureux, le corps est plus fluide. Le texte est marqué par l'union car les mots "ensemble" et "nous" sont les mots les plus présents dans cette deuxième partie."

Le mot Gilet Jaune n'apparaît pas. "On dit souvent que ce qui ne se nomme pas, n'existe pas. C'est une manière pour nier ce mouvement, de ne pas lui donner une réalité trop importante. On remarque dans ces derniers discours qu'il est dans l'incapacité à penser hors de catégories polarisées : il y aurait les premiers de cordée et les smicards mais entre on a du mal à percevoir sa vision du monde."

Un mea culpa clair ou pas ?

Le Président a-t-il exprimé un mea culpa réel, ou était-ce plutôt une question de forme ? "Le mea culpa est surtout dans la forme mais le fait que cette prise de parole ait été jugée tardive, qu'il n'y ait pas de "vous", que les classes moyennes ne soient pas représentées de manière implicite ou explicite en disant le mot Gilets Jaunes, on est sur un mea culpa en demi-teinte." Formel mais même entre les lignes c'est très léger. 

Plan serré sur le visage, et plus élargi où l'on voit les mains. Que dit la gestuelle ? "Le choix s'est porté sur des plans serrés pour ne pas laisser trop le regard vers le décors, les rideaux, les dorures, les tableaux. On était dans une tonalité sobre tant sur le décor que sur la posture du président, hyper vigilant, dans le contrôle permanent."

Le fait que ce soit enregistré change-t-il quelque chose ? "Il a du mal à ne pas être dans le contrôle, le symbole. L'itinérance ne fonctionne pas toujours très bien pour lui : quand il est dans l'interpellation directe, il est parfois maladroit. Quand il est sur une prise de parole officielle, il est dans le contrôle, il a du mal à sortir de cette posture jupétérienne."

Mensonge ou manipulation ? "Difficile à dire dans une prise de parole où tout est sous contrôle. Toutefois je note que l'on peut voir l'authenticité dans les mouvements du corps, le clignement des paupières. Lorsqu'il parle de l'ISF j'ai remarqué qu'il est plus incarné, que les mouvements sont fluides, il est droit dans ses bottes : il ne reviendra jamais sur cette question-là."

Cliquez ici pour écouter "L’invité de l’actu" avec Cécile de Ménibus et Patrick Roger en podcast.

Retrouvez "L’invité de l’actu" du lundi au vendredi à 8h10 sur Sud Radio dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
 

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