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Une réorganisation s'impose à LREM, en panne de leadership

Un peu de blues au sein de la majorité, de LREM. Un séminaire gouvernemental a été organisé mercredi pour remettre de la cohésion, parce qu’il y a des clivages entre les ministres.

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Vous avez les déclarations officielles, les propos destinés aux médias, mais dans les analyses en petit comité, au sein de l’exécutif, ce sont souvent des propos plus durs, en demi-teinte. L’exécutif admet désormais que l’enjeu est de maintenir la spécificité de ce projet des marcheurs, qui avait fait le succès de la campagne présidentielle. Le dépassement de la droite et de la gauche, le dépassement de ce vieux clivage.

Mais c’est très difficile du fait même de la composition de cette majorité, avec des personnalités, justement issues de ces deux familles politiques. C’est sur ce point faible qu’a appuyé Laurent Bergé lorsqu’il a rencontré, avant-hier, les députés de La République en Marche, en leur disant : ‘Vous avez mené une politique de droite jusqu’à maintenant, là, il faut faire plus à gauche.’

Autre point reconnu par les conseillers présidentiels dans leurs conversations internes, la rupture avec les territoires reste un sujet d’inquiétude, alors même que des futures échéances électorales se préparent.

Des hauts responsables de LREM ont fait remonter, ces jours-ci, de très virulentes réactions des Français à propos de tout ce qui touche à la protection animale, aux questions de sécurité alimentaire. Ils admettent avoir été surpris et ne pas avoir vu ces réactions, qui émanent même de publics qui vivent dans les villes, ce qui renseigne d’ailleurs, sur la puissance et la charge sociétale de ces sujets.

Pendant la campagne, tout se passait autour d’un personnage, Macron superstar. Il est clair que si la personnalité du PR reste puissante, ça ne peut suffire sans des relais efficaces.

Il y a donc une réflexion qui est lancée sur le rôle et le fonctionnement du mouvement présidentiel LREM. Il doit être capable de produire des idées nouvelles, révéler des candidats crédibles et porter la parole du gouvernement.

Telle est l’analyse au sommet de l’État. Bref, l’équation difficile et classique d’un parti au pouvoir.

Autre problème, l’agenda des réformes structurelles, douloureuses, est encore très chargé. Les dispositifs des aides sociales seront au coeur de la réforme de l’État, les pistes principales vont bientôt être dévoilées. La réforme des retraites en préparation et en consultation, pour les Français, à partir d’aujourd’hui, sera aussi un passage décrété dangereux pour le gouvernement.

Tout cela indique au fond la nécessité de réorganiser bientôt la majorité et révèle un problème de leadership dans les étages inférieurs de la fusée Macron. À l’heure actuelle, tout remonte vers l’Elysée, tout repose sur les épaules présidentielles.

Emmanuel Macron, lui aussi, subit une mutation. Avec la réalité du pouvoir, Jupiter doit devenir Hercule.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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