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Une multiplicité de duels au débat de ce soir

Ce soir, c'est le premier débat dans l'histoire de la Cinquième République qui rassemblera onze candidats. Les enjeux en coulisse sont nombreux.

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Il y a tout d'abord un enjeu télévisuel. Pour ce débat retransmit sur Cnews et BFM, c'est le chevronné réalisateur Jérôme Revon qui doit relever le défi. Il y aura vingt caméras pour capter les candidats et leurs réactions. Onze candidats… Soit pratiquement une équipe de foot déployée sur un quart de cercle avec un temps de parole de 15 minutes environ pour chacun. Ce sera donc un débat très long, qui devrait commencer à 20 heures, pour se terminer un peu après minuit, sans compter les éventuels débordements.

On ne va pas se mentir. Il y a des catégories de candidats. D'abord, les grands candidats, puis les petits et les minuscules. S'ils ont le droit de se présenter, on a le droit de les classer. On suivra particulièrement l'entrée en scène de monsieur Jean Lasalle, Philippe Poutou, François Asselineau , Jacques Cheminade… On les connaît, mais on verra s'ils peuvent interpeller les candidats les plus importants. Et comme ils ont peuà perdre, peut-être n'auront-ils pas les mêmes pudeurs de gazelles, que dénonçait Jean-Luc Mélenchon lors du premier débat.

Les lignes ont bougé, c'est là que l'on rentre dans une zone dangereuse, puisqu'il y aura forcément un perdant. Depuis leur dernière rencontre Mélenchon est devenu Merluche l'enchanteur, il a distancé Hamon de quatre ou cinq points. Il remplit les salles. C'est le moment Mélenchon de cette campagne, qui est en train de vivre sa dernière partie. Désormais, son objectif est de dépasser François Fillon pour se poser comme candidat de la gauche face à Macron. Un débat crucial pour le maître de l'éloquence, qui promet la sixième République.

Emmanuel Macron aussi ne doit pas rater son débat. Au moment ou les Français suivent de près l'élection, il sait qu'il rentre dans un espace plein d'écueils. Le moment de séduction est passé, les questions sur son projet sont maintenant de plus en plus nombreuses. Plus de 40 % des électeurs sont encore indécis, alors que certains se cachent encore parmi les abstentionnistes déclarés aux sondeurs, même si rien ne dit qu'ils iront voter. Et finalement pour qui ? Dans tous les cas, mystère… Macron est abreuvé de conseils par les stratèges politiques avec lesquels il échange régulièrement. Ils lui conseillent de banaliser Benoit Hamon et d'être très offensif dans deux directions, celles de François Fillon et de Marine le Pen.

De son côté, Marine le Pen a deux ordres de jour. Briser le fameux plafond de verre, afin de montrer à son parti et ses électeurs qu'elle est capable de gagner. Mais aussi d'imposer sa ligne à l'intérieur de son parti, où les tensions sont nombreuses, en montrant qu'elle est en capacité de rassembler. Elle oscille entre deux registres : rassurer et menacer. Elle pointe notamment du doigt Emmanuel Macron. On attend beaucoup du duel entre les deux, même si les escarmouches seront nombreuses au débat de ce soir.

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