Invité ce jeudi chez nos confrères de BFM TV, Thierry Solère s'est prononcé en faveur d'une suppression de l'immunité parlementaire, ce statut dérogatoire propre aux élus qui est souvent invoqué par ces derniers afin d'échapper à la justice durant leur mandat.
"Le gouvernement ne s'y opposera pas" (Castaner)
"Toutes ces histoires d'immunité parlementaire, il faut que ça cesse", a ainsi déclaré celui qui avait annoncé la veille la création d'un groupe parlementaire indépendant avec des élus LR et UDI. Et l'intéressé d'ajouter que cette immunité "ne sert a rien" car "ça entretient ce doute et ce soupçon perpétuel que la classe politique essaie de ne pas vivre comme les autres Français". "Dès qu'un juge d'instruction veut mettre un député en examen et qu'il a besoin de le contraindre pour éventuellement le placer en garde à vue, il demande la levée et elle est automatique, donc ça sert à quoi ? À pas grand chose", a-t-il poursuivi.
Quant à la question de savoir s'il pourrait éventuellement demander un amendement en ce sens dans la loi de moralisation de la vie publique, Thierry Solère a simplement indiqué qu'il en parlerait avec ses collègues "dissidents" du groupe des "constructifs".
Interrogé sur cette éventualité en conférence de presse, Christophe Castaner a indiqué que le "gouvernement ne s'opposera pas" à cette suppression "si les parlementaires souhaitent (la) retirer"."Ça pourrait faire un riche débat dans le mois qui vient à l'Assemblée nationale, et les parlementaires prendront toutes leurs responsabilités pour débattre de ce sujet-là", a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Se dirige-t-on vers la disparition d'un des privilèges les plus symboliques et controversés des élus ? Rien n'est moins sûr mais le débat est désormais ouvert.