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SNCF : le gouvernement a déjà perdu la bataille de la communication

Malgré les apparences et les sondages flatteurs, c’est bien le gouvernement qui a perdu la bataille de la communication dans le conflit qui l’oppose aux cheminots grévistes de la SNCF.

Élisabeth Borne, Emmanuel Macron et Guillaume Pépy (©FRED TANNEAU - AFP)

Si on fait un petit bilan de la première semaine de conflit à la SNCF, la bataille de l’opinion est d’abord gagnée par l’exécutif. Dans la plupart des sondages – parfois contradictoires –, les Français ne soutiennent pas majoritairement ce conflit et pensent que le gouvernement va tenir. Même si le soutien et la sympathie au mouvement progressent un peu, il y a quand même un avantage au gouvernement, et Emmanuel Macron reste perçu comme celui qui met en œuvre son programme.

Ensuite, le front syndical est désuni. Le fait le plus marquant hier, c’est Laurent Berger (CFDT) qui a dit ne pas croire à la convergence des luttes. Il signe la fin de la récréation et montre sa rupture avec Philippe Martinez (CGT), avec lequel on pensait au début du conflit qu’il pourrait faire un bout de chemin.

Mais le gouvernement ne sort pas indemne de cette affaire ! En termes de communication, on a bien remarqué la faiblesse des ministres techno ! Élisabeth Borne, par exemple, n’a pas su donner un sens politique à ce conflit, n’a pas donné du grain à moudre aux syndicats ! À tel point que c’est Édouard Philippe qui doit monter au créneau pour donner un sens général à l’action du gouvernement. Ainsi, la question de la dette de la SNCF, qui incombe à l’État depuis des années, est traitée en dépit du bon sens. Le statut du cheminot n’a rien à voir avec la situation de la dette, et ce sujet commence à peine à être traité dans les discussions. La montée de Philippe sur ce dossier montre bien que le travail ministériel n’est pas assez efficace.

De son côté, Emmanuel Macron répond à la crise de la SNCF en accélérant toutes les réformes. Là aussi, cela pose question. À l’Élysée, on en parle beaucoup et les ministres proches de lui le disent également : il faut que le Président parle. La question, c’est de savoir quand. Il aurait peut-être dû parler en début de conflit pour expliquer ce qui allait se passer. Le petit problème, c’est que les syndicats ont gagné la bataille de la communication en laissant installer l’idée qu’il y aura trois mois de grève. Face à cela, le gouvernement est pour l’instant un petit peu démuni.

Tout le monde attend que Macron décide de prendre la parole. Il pourrait le faire, me dit-on, à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.

Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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