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Septembre noir pour Emmanuel Macron

Gérard Collomb qui annonce qu'il quittera le gouvernement après les européennes pour reconquérir la mairie de Lyon, c'est un nouvel épisode d'un mois de septembre décidément bien compliqué pour le président de la République.

Le coup dur de Gérard Collomb, dur parce qu’il vient de l’intérieur de la Macronie. Gérard Collomb, c’était le premier grand notable de province, le premier politique séduit par le jeune prodige Macron. Il s’est mis à son service et on parlait de relation quasi-filiale entre les deux. Donc ce n’est pas rien ce qu’il se passe aujourd’hui.

En plus, Gérard Collomb occupe un poste ministériel qui n’est pas un petit poste. L’immigration, la sécurité, le terrorisme, on n’imagine pas un ministre en CDD à ce poste, comme le rappelle l’opposition.

Si on ajoute toutes les séquences de ce mois de septembre, qui n’est pas terminé, on s’aperçoit que tous les points forts d’Emmanuel Macron sont aujourd’hui en difficulté.

D’abord la promesse de l’efficacité. Il y a un doute sur les réformes engagées. Il n’y a pas de résultats, les indicateurs économiques ne sont pas bons, les Français sont préoccupés par leur pouvoir d’achat, les retraités, je n’en parle même pas.

Deuxième point fort, l’autorité, celle du pouvoir vertical, Jupiter… Emmanuel Macron a été défié par Nicolas Hulot, qui a annoncé en direct à la radio sa démission sans avoir prévenu personne. Un peu comme Gérard Collomb qui, lui aussi, choisit la presse pour dérouler tranquillement son agenda.

Jupiter est donc en difficulté, aussi, sur la méthode du gouvernement.

On est en plein cafouillages. La réforme de l’audiovisuel, les hésitations sur le prélèvement à la source ou la réforme des droits de succession. On parlait des couacs sous François Hollande, ça y ressemble bizarrement.
Enfin, la communication, si maîtrisée, millimétrée, disait-on au début du quinquennat, est aujourd’hui brouillée par les phrases maladroites d’un président qui souhaite parler vrai mais, souvent, blesse son interlocuteur. On a beaucoup parlé de son échange, samedi dernier, dans la cour de l’Élysée.

Tout cela explique l’image abîmée d’Emmanuel Macron et la chute spectaculaire dans les sondages.

Il y a un risque ce matin avec l’audition de Benalla, mais surtout un spectacle, un face-à-face entre des sénateurs extrêmement déterminés et un Alexandre Benalla qui a répété à plusieurs reprises qu’il n’avait aucun respect pour ces élus et que cette commission n’avait aucune légitimité.

Donc show assuré et garanti. Une chose est sûre, l’affaire Benalla servira de repère dans le quinquennat Macron. Elle permettra de dater le moment où la machine si bien huilée s’est déréglée.

 

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