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Ségolène Royal : "Il faut aussi donner le nombre de personnes guéries !"

Par La Rédaction

Ségolène Royal, présidente de Désirs de France, avenir de la planète et ancienne ministre, auteure de "Résilience française" (éditions de l'Observatoire) était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le jeudi 12 mars sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Ségolène Royal interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le jeudi 12 mars à 7h40.

En pleine crise sanitaire, la présidente de Désirs de France tient à rappeler l'état des hôpitaux en France. "J'attends d'abord d'Emmanuel Macron des annonces fortes pour donner des moyens à l’hôpital public", lance Ségolène Royal qui précise que "toute la chaîne médicale dans l'hôpital est très mal rémunérée par rapport au travail qu'ils font". L'ancienne présidente de la Région Poitou-Charente note "l'extrême dévouement, depuis le début de la crise des médecins qui sont en première ligne, et qui ont arrêté leurs revendications, même si elles sont toujours là".

 

La candidate aux élections présidentielles 2022 s'indigne du manque "de réponses à la crise de l'hôpital, que ce soit sur la revalorisation des métiers, sur l'aide au recrutement, ou sur des moyens massifs qu'ils demandent". Pour Ségolène Royal, "le premier risque c'est la saturation de l’hôpital, c'est-à-dire des personnes des plus fragiles qui ne pourraient plus être accueillies". 

 

Un traitement médiatique incomplet

L'auteure de Résilience française souligne également "une injustice entre les différents pays". "Il y a des pays qui ont joué la transparence depuis le début, comme l'Italie et la France, qui ont donné les informations, qui ont disposé de kit de dépistage et d'autres qui n'ont rien dit du tout, notamment parce qu'ils n'avaient pas de kit de dépistage, comme aux États-Unis", déplore-t-elle. "La différence de traitement d'information a cloué au pilori l'Italie et la France", dénonce Ségolène Royal.

Pour l'ancienne ministre de l'Écologie, l'information dans les médias au sujet du coronavirus n'est pas complète. "Il faut aussi donner le nombre de personnes guéries ! Les médecins disent 98% des personnes guérissent", rappelle-t-elle. "C'est parfois plus anodins que la grippe. J'espère que l'hiver prochain les gens seront obligés de se vacciner contre la grippe", appelle Ségolène Royal qui précise que "certains médecins disent qu'avec le printemps, le virus peut s'affaiblir et s'éteindre". En attendant pour répondre à la crise sanitaire, la socialiste voit "la nécessité d'avoir des plans de recherche et de coopération au niveau européen". Pour elle, l'objectif est de "surmonter les égoïsmes nationaux et ne pas laisser les laboratoires nationaux être en concurrence pour trouver un vaccin".

Un 49-3 qui tombe mal

Ségolène Royal, comme une bonne partie des opposants à la réforme des retraites, s'indigne de l'utilisation du 49-3, "alors que l'on est en crise sanitaire". "Il faut donner les raisons des décisions, si l'on veut qu'un peuple adhère à ces décisions", recommande l'ancienne ministre. "Comment peut-on passer en force sur la réforme des retraites avec le 49.3 alors que l'on est en crise sanitaire !", s'indigne-t-elle. "Il faut qu'un peuple garde aussi son esprit critique et ne soit pas appelé à l'aveuglement uniquement parce qu'il y a une crise sanitaire", estime la candidate.

L'auteure appelle à "une transparence et un équilibre sur la communication du gouvernement autour du coronavirus" et invite les médias à "écouter plus les médecins". "On devrait avoir uniquement le chiffre des nouveaux cas, et sur les anciens cas d'il y a 14 jours, le nombre de personnes qui ont guéri", insiste-t-elle. Pour celle qui soutient la candidate de Toulouse, Nadia Pellefigue et de Michaël Delafosse, candidat à Montpellier, il n'y a "aucune raison de ne pas maintenir les municipales à ce stade". Elle invite à réfléchir sur différentes mesures simples à adopter : "on peut allonger les horaires de vote, multiplier les bureaux de vote...". Plus généralement, Ségolène Royal invite "face à l'urgence, à développer l'intelligence collective et l'adaptabilité". 

Pour l'ancienne ministre sous François Hollande, "Emmanuel Macron a maintenu des réformes par orgueil, mais il n'est pas le seul dans ce cas". "Il faut savoir réadapter les décisions, en fonction des réactions du corps social", estime-t-elle prenant exemple sur la crise liée à l'instauration des portiques écotaxe. "C'est comme dans l'éducation des enfants, il faut une intelligence émotionnelle", compare-t-elle. Un comportement qu'elle explique par un "concours machiste" de la part des hommes, que "d'aller jusqu'au bout d'une réforme sans réfléchir !", notant que "celui qui s'oppose passe souvent pour une mauviette !".

Présidentielles : Ségolène Royal réfléchit sérieusement à une candidature en 2022

Ségolène Royal, qui avait été candidate à l’élection présidentielle de 2007 face à Nicolas Sarkozy, envisage aujourd’hui de candidater en 2022. "Je pense que le temps des femmes est venu, mais ça ne suffit pas, on ne se positionne pas en politique en étant uniquement une femme. En tout cas, je ne veux pas être devant ma télévision le dimanche soir en voyant une confrontation Macron - Le Pen ni voir Marine Le Pen élue Présidente de la République."

Interrogée sur la raison qui, selon elle, ne lui a pas permise de gagner en 2007, Ségolène Royal a répondu : "il faut peut-être plus de temps pour une femme". Et un éventuel soutien de Manuel Valls ? "J’espère que tout le monde sera allié et soutien. Plus nombreux on sera, mieux ce sera », a déclaré Ségolène Royal, tout en assurant : “je reste en politique, je ne vais pas virevolter dans le privé."

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique" avec Patrick Roger

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