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Sebastien Lecornu : "Il est temps de reprendre le chemin du travail à la SNCF"

Par Benjamin Jeanjean

Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, Sébastien Lecornu était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce vendredi.

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"Je la souhaite depuis un bout de temps, la fin de la grève. Je pense que nous sommes dans la dernière ligne droite de la réforme". Au micro de Sud Radio, Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, plaide pour la fin de la fin de la grève à la SNCF, alors que le Premier ministre Édouard Philippe doit s’exprimer sur ce dossier ce vendredi matin. "Le calendrier du gouvernement a été tenu et la parole du Premier ministre a été respectée comme on s’y était engagé. Ouverture à la concurrence, réforme du statut et enfin la question de la dette. Toutes les raisons sont là pour rassurer, y compris pour les cheminots grévistes. Nous ne sommes pas du tout dans un cheminots-bashing ou un SNCF-bashing mais au contraire dans un vrai plan de sauvetage de cette belle entreprise publique qu’est la SNCF. Beaucoup de nos concitoyens sont pénalisés par cette grève (quand il n’y a pas d’actes de malveillance sur les voies), je pense donc qu’il est temps que chacun reprenne le chemin du travail", ajoute-t-il.

Si les cheminots grévistes ne donnent pas vraiment l’impression de relâcher la pression, Sébastien Lecornu appelle à ce que "tout rentre dans l’ordre". "Certains syndicats se sont mis dans une posture très dure, et il leur faut trouver aujourd’hui une porte de sortie. Ce n’est pas facile, quand vous faites une consultation qui n’est pas tout à fait un référendum dans les règles... Il est temps que tout cela rentre dans l’ordre. Il y a un coût économique à cette grève, un coût pour l’entreprise. Personne ne remet en question le droit de grève, et le dialogue social a plutôt bien fonctionné avec la plupart des syndicats, mais certains ont choisi une voie beaucoup plus dure dans le conflit. Aujourd’hui, il faut en sortir car le compte est là sur la table", insiste-t-il.

"Fillon proposait aussi de réduire le nombre de parlementaires et allait même plus loin !"

Concernant la réforme constitutionnelle en cours et notamment la réduction du nombre de parlementaires, l’ancien membre des Républicains tient à rappeler quelques faits à ses anciens camarades politiques, dont certains s’opposent au gouvernement sur cette question. "J’ai confiance en Gérard Larcher pour avoir une négociation et une ouverture d’esprit. Que certains dans sa majorité sénatoriale aient envie de refaire le match de la présidentielle et de se servir de cette réforme pour faire un peu de politique contre le gouvernement, c’est peut-être certain. Je rappelle juste que M. Fillon proposait lui aussi de réduire le nombre de parlementaires. Il proposait d’ailleurs 400 députés et 200 sénateurs, donc moins de sénateurs que ce que prévoit la réforme proposée aujourd’hui (244) ! Gérard Larcher avait fixé une ligne rouge tout à fait compréhensible (au moins un sénateur et un député par département), et cette ligne rouge est largement respectée. Les programmes de François Fillon, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou Bruno Le Maire prévoyaient tous une réduction du nombre de parlementaires. Le candidat victorieux à la primaire était même celui qui allait le plus loin dans ce dispositif ! Je dis donc à certains de ne pas avoir la mémoire trop courte. Il y a un consensus et une attente énorme de la part de nos concitoyens sur cette réduction du nombre de parlementaires", martèle-t-il.

Bras droit de Nicolas Hulot aux côtés de Brune Poirson au ministère de la Transition écologique et solidaire, Sébastien Lecornu s’est également exprimé sur la question du gaspillage de l’eau, un enjeu majeur selon lui. "Le niveau de rendement sur l’eau est très inégal dans notre pays. Dans certains endroits, vous avez un rendement de 90%. Ça correspond à une perte de 10% de ce que vous produisez, perte due à l’état des réseaux de distribution d’eau pas toujours très bien entretenus depuis l’après-guerre. Dans d’autres endroits, vous avez des niveaux particulièrement préoccupants. En Guadeloupe, c’est 50% ! Vous avez donc la moitié de l’eau, une ressource rare, qui disparaît ! C’est une catastrophe écologique mais aussi économique car cette eau a un coût pour le consommateur. Lors du congrès des maires, le président de la République avait dit que l’État viendrait au secours des collectivités locales, dont c’est la compétence", indique-t-il ce matin.

"Quand j’aurai des états d’âme, je m’en irai"

Enfin, alors que Nicolas Hulot a récemment laissé planer le doute sur son intention de rester au gouvernement au-delà de cet été, Sébastien Lecornu s’est lui aussi confié sur son état d’esprit actuel. "Je n’ai pas d’états d’âme, mais le jour où j’en aurai, je m’en irai. Être au gouvernement découle de la rencontre entre la volonté du président de la République et du Premier ministre d’une part, et d’un homme ou d’une femme de la société civile ou du monde politique qui décide de s’engager. J’ai fait le choix de répondre à la main tendue du chef de l’État envers une partie de l’échiquier politique qui n’était pas la sienne à la base. J’ai fait le choix de rentrer dans ce gouvernement dans lequel je me sens bien. Le gouvernement n’est pas une prison. Emmanuel Macron l’avait redit lors de son interview à Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin : par définition, nous ne sommes pas ses obligés", rappelle-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Sébastien Lecornu dans le Grand Matin Sud Radio

 

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