Une réunion s’est tenue le 15 février dernier à l’Élysée : Stéphane Travert a présenté les grandes traces de l’opération Macron au Salon. Tout d’abord, cela fait 15 jours que le ministre reçoit tous les représentants des zones qui sont touchées par la refonte de la carte des zones défavorisées, un sujet qui attend depuis trente ans «et ça tombe sur nous», me dit-on du côté de Travert. Bruxelles ne veut plus rien entendre, il faut y passer. Plus de 1 600 communes vont perdre ce critère et les aides qui vont avec. C’est le sujet numéro un sur la table du gouvernement pour le secteur.
Ce dernier tente bien de proposer des aides de remplacement : aides aux nouveaux projets, à la conversion au bio, etc. Mais à chaque fois, les exploitants disent qu’il vaut mieux tenir que courir, que les aides étaient automatiques et dans l’état de leurs finances c’est une sécurité. De plus, la défiance envers la parole publique est très forte et il est bien difficile de convaincre les agriculteurs concernés.
En attendant de trouver une solution qui pourrait arriver ces jours-ci, l’Élysée veut déminer ! Macron va recevoir jeudi 1000 jeunes agriculteurs installés en 2017, considérés comme plus réceptifs aux nouvelles dispositions, notamment concernant la nouvelle loi sur les prix agricoles qui sera discutée en avril.
C’est en tout cas une grande opération de séduction qui se prépare pour le premier Salon de l’agriculture d’Emmanuel Macron, qui sait être attendu au tournant et veut marquer les esprits. Les équipes de l’Élysée réfléchissent à un geste inédit et fort : que le chef de l’État participe le matin de l’ouverture, dès l’aube, à une traite des vaches dans une étable du Salon. Cela pourrait être suivi d’un petit-déjeuner avec les principales organisations agricoles. L’Élysée reste muette pour l’instant, mais l’option est bien sur la table. Ensuite, le Président prévoit de rester toute la journée pour rencontrer toutes les filières, sans exception. On imagine, si tel est le cas, comment il doit préparer aussi son propre organisme à ce marathon des dégustations… et peut-être des manifestations.
Autre information : c’est le ministre de l’agriculture Stéphane Travert qui va incarner la présence gouvernementale. Il s’installe au Salon avec son cabinet ministériel pour toute la durée de la manifestation, dix jours ! On comprend à quel point l’exécutif prend au sérieux les critiques qui présentent Macron comme le Président des villes loin des champs. Macron s’est fixé un objectif : son premier Salon de l’agriculture doit rester comme les dix jours qui ont changé son image dans le monde rural.
À suivre !
Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio