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RSA : faut-il imposer du bénévolat en échange ?

Par La Rédaction

Faut-il faire travailler les bénéficiaires du RSA ? C’est le débat du jour avec
[IVéronique Jacquier dans "Info vérité" sur Sud Radio le 26 février. Avec pour invités :
- Éric Straumann, député LR et ancien président du Conseil départemental du Haut-Rhin ;
- Claire Pauchet, porte-parole du MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires) ;
- Jean-Louis Thiériot, député LR de Seine-et-Marne, et ancien président du Conseil départemental de Seine-et-Marne ;
- Jean-Claude Delgènes, directeur général du cabinet Technologia (spécialisé dans la prévention des risques professionnels et notamment les risques psychosociaux).

Info Vérité est diffusée tous les jours à 7h10 et 9h15 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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Laurent Wauquiez relance le débat sur les contreparties qu’il faudrait lier à l’obtention du RSA. Des heures de travaux d’intérêts généraux par exemple. Cette idée de contrepartie quand on touche une aide sociale a-t-elle un sens ?

Le serpent de mer des contreparties

"Qu’est-ce qui se cache derrière l’annonce de Laurent Wauquiez de faire travailler bénévolement les gens en échange du RSA, le revenu de solidarité active ?, interroge Véronique Jacquier. L’idée qu’il faut tirer de l’assistanat des personnes livrées à elle-même. C’est un vieux serpent de mer de la droite que de vouloir des contreparties et même de vouloir les imposer." Edouard Philippe a en effet émis la même proposition il y a une semaine, mais la majorité La République en Marche a grincé des dents. Pourquoi ? "Pour une raison légitime : on ne peut pas imposer à quelqu’un de travailler gratuitement." Dans le Haut Rhin, on propose sept heures de bénévolat aux allocataires du RSA. Le Conseil d’État a validé la démarche, mais pas le fait d’instaurer du donnant donnant si la personne n’est pas d’accord. "La proposition de Laurent Wauquiez est de l’affichage politique, estime Véronique Jacquier. Les contreparties ne sortiront pas de la précarité les 1,8 million de personnes touchant le RSA en France. Personne n’est au RSA par plaisir." Le montant moyen s’élève à un peu moins de 500 euros pour une personne en couple, à 816 euros pour une femme seule avec un enfant. "Vouloir imposer des contreparties à une catégorie de la population qui est souvent aux portes de la grande pauvreté c’est stigmatisant", souligne Véronique Jacquier.

Reprendre pied dans la société

Peut-on parler de droit et de devoir quand on touche des aides sociales ? Proposer n’est pas imposer. Dans le département du Haut Rhin, 800 allocataires sur 17.000 ont accepté d’effectuer quelques heures gratuitement. Ce sont majoritairement des hommes de 30 à 50 ans, éloignés du marché de l’emploi depuis plus de cinq ans. Ils s’investissent dans l’aide à la personne, les loisirs et l’événementiel. "Le Haut-Rhin est le département en France où le nombre de bénéficiaires du RSA a le plus baissé ces deux dernières années, explique Éric Straumann, député LR et ancien président du Conseil départemental du Haut-Rhin. Ce qui m’a frappé, c’est l’isolement social. C’est souvent le cas d’hommes seuls. Quand vous avez 40% des bénéficiaires dans le dispositif depuis plus de cinq ans, ils ne sont plus employables. Le Conseil d’État a confirmé au mois de juin que notre délibération était conforme en droit, ces heures imposées n’empêchant pas de trouver du travail. Ce n’est pas du travail, ce sont des activités, hors du champ concurrentiel, pas un contrat de travail, mais permettre à des gens de reprendre pied dans la société, d’avoir des relations sociales. Avoir de nouveau des lignes sur leur CV leur permettra de se vendre auprès des employeurs, et très rapidement, ils retrouvent du travail. Le fait d’avoir cette activité leur ouvre l’esprit et leur permet de réfléchir sur leur positionnement pour réintégrer le monde du travail."

"Ce qu’il faut à l’échelle national, juge Véronique Jacquier, c’est une véritable politique d’accompagnement des allocataires du RSA. Constat édifiant : au bout de 6 mois, 40% d’entre eux n’ont eu aucun contact avec un conseiller social ou professionnel. 13% sont toujours seuls au bout de deux ans. Ce n’est pas normal. Il faut leur ouvrir des droits à la formation…" Et multiplier les belles initiatives comme Territoires zéro chômeur, pour leur remettre le pied à l’étrier. La solution est locale, mais doit se penser à travers un véritable plan de lutte contre le chômage, fléau de notre pays.

Retrouvez "Info Vérité" du lundi au vendredi avec Véronique Jacquier à 7h10 et 9h15 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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