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Retraites: à droite comme à gauche, l'opposition dénonce une réforme "injuste"

"Injuste". Un "enfumage". "Des perdants à tous les étages". L'opposition s'est levée comme un seul homme mercredi pour descendre en flammes la réforme des retraites présentée par le Premier ministre Edouard Philippe.

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Pourquoi l'État veut réformer un système de retraites à l'équilibre, et disposant de réservez financières ? (Joël SAGET / AFP)

Les critiques les plus vives sont venues de la gauche, en pointe dans les manifestations ces derniers jours et dont certaines composantes se retrouvent en meeting commun mercredi soir. Pour le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, "Macron vient d'instaurer la retraite à 64 ans: ceux qui ont 15 ans sont condamnés au système par point. Les autres sont jetés dans un labyrinthe illisible et piégeux."

"Les retraites des grands patrons et les privilèges des assurances privées sont maintenus. Injuste et inéquitable", a-t-il ajouté. "C'est bien une grande régression civilisationnelle qui nous est proposée", "ils cassent le système par répartition", a complété le député LFI Eric Coquerel devant des journalistes à l'Assemblée.

Le chef de file d'EELV Yannick Jadot s'est montré tout aussi cinglant: "Le gouvernement a donc choisi de fracturer un peu plus le pays. D'attaquer sa cohésion sociale". Pour l'eurodéputé, en principe pas opposé à un système par points, "reculer les échéances ne masque en rien l'injustice flagrante de la réforme proposée".

"Le gouvernement est resté un gouvernement droit dans ses bottes qui n'a pas évolué et aujourd'hui c'est un gouvernement minoritaire qui n'a plus le soutien que de l'unique Medef" et des députés LREM, a déclaré pour sa part à l'AFP le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, appelant "à de nouvelles mobilisations face à un projet "profondément régressif".

Pour le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, "le PM confirme le pire".

"Je ne veux jamais être ce père qui dira à son fils que j'ai sauvé ma retraite en sacrifiant la sienne ! La lutte continue !", a pour sa part tweeté le porte-parole du NPA Olivier Besancenot.

La levée des boucliers a été immédiate à droite aussi. "Donc si on comprend bien, nous avons eu débats et blocages pour rien, puisque la réforme des retraites est reportée entre 2037 pour la génération 1975 et 2064 pour la génération 2004. Emmanuel Macron, c'est le brouillard et l'enfumage: nos retraites vont baisser!", a tweeté le numéro deux du parti Les Républicains Guillaume Peltier.

- "Terrible" pour Marine Le Pen -

Le parti est opposé à un système par points et prône un allongement de la durée de cotisations qui entraînerait un report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Le président de la Commission des Finances et député LR de l'Oise Eric Woerth a estimé que l'âge pivot à 64 ans était "ni plus ni moins le rééquilibrage financier par la baisse des pensions", ironisant par ailleurs sur l'invention par le gouvernement d'un "nouveau concept: la transition à rallonge".

Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau a estimé que "faire croire comme le fait le gouvernement que la valeur du point ne pourra pas baisser parce qu'il sera inscrit dans la loi c’est prendre les Français pour des imbéciles".

"Jamais probablement un gouvernement n'aura présenté avec des mots aussi enjolivés une réforme aussi terrible", a réagi pour sa part la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, réclamant une nouvelle fois un référendum sur la question.

"C'est très inquiétant. Il y a des perdants à tous les étages, les enseignants et demain peut être les policiers ou les personnels hospitaliers", a abondé Sébastien Chenu, porte-parole du parti qui plaide pour la retraite à 60 ans.

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France et ancien allié de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle 2017, a pour sa part jugé que la réforme était "une usine à gaz". Mais "heureusement, elle ne s'appliquera qu'à partir de 2025" et que par conséquent "un des enjeux de la présidentielle de 2022 sera d'annuler cette réforme injuste", a-t-il ajouté.

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