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Refondation pénale : "Il y a un décalage entre les faits et la vision de Macron"

Par Jérémy Jeantet

Emmanuel Baudin, secrétaire général FO Pénitentiaire, était l'invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio.

Photo d'illustration ©PATRICK KOVARIK - AFP

Fin de l'automaticité de l'incarcération pour les peines de prisons de plus d'un an, fin de l'aménagement pour les peines supérieures à un an, les peines de 1 à 6 mois qui pourront s'exécuter en dehors de la prison... Emmanuel Macron a présenté, ce mardi, son plan de refondation de la politique pénale.

Beaucoup de communications mais peu de prise en compte de la réalité de la situation sur le terrain. C'est ce qu'a déploré Emmanuel Baudin, secrétaire général FO Pénitentiaire, invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio.

"Aujourd'hui, vous avez plus de 60 000 peines de prison de moins de deux ans qui ne sont pas appliquées, a-t-il rappelé. Il y a un décalage entre l'annonce d'Emmanuel Macron, entre sa vision de la situation et la réalité des faits. Aujourd'hui, quelqu'un qui est condamné à six mois de prison est quelqu'un qui a déjà bénéficié d'aménagements de peine qui n'ont pas fonctionné."

Pour autant, il ne se dit pas opposé à toutes ces annonces, mais regrette un manque d'ambition : "Les peines aménagées, les bracelets électroniques, on y est plutôt favorables, mais il faudrait des bracelets avec géo-localisation, pour savoir où se trouve le détenu. Et on a tellement peu d'effectifs que quand quelqu'un arrache son bracelet le week-end, on va aller vérifier le lundi. Il faudrait une vraie police pénitentiaire pour mettre tout ça en place et ne plus avoir à passer par la police nationale. Mais ça, c'est une refonte totale du système judiciaire et, malheureusement, on n'en est pas là aujourd'hui."

"Je crois qu’il est dans la communication, a conclu Emmanuel Baudin. Ce qu’il a annoncé aujourd’hui ne va rien régler demain au quotidien des personnels pénitentiaires. Je le redis. Au niveau radicalisation, il n’y a rien. Au niveau sécurité, il n’y a rien. Demain, on a un collègue qui va mourir sur la coursive. Il faut rendre les peines de prison utiles et dans ce que dit Macron, il n’y a rien pour ça."

Écoutez l'interview d'Emmanuel Baudin, invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio au micro de Véronique Jacquier

 

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