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Rabault : "Ne pas laisser pourrir la situation à Bure et faire respecter l’État de droit"

Par Benjamin Jeanjean

Députée (PS) du Tarn-et-Garonne et membre de la direction collégiale du parti, Valérie Rabault était l’invitée politique du Grand Matin Sud Radio ce jeudi.

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Une opération de gendarmerie a débuté ce jeudi matin non loin de Bure (Meuse) afin de déloger les opposants au projet Cigéo destiné à l’enfouissement de déchets nucléaires, dans un contexte assez tendu après la décision d’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Députée (PS) du Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault appelle ce jeudi sur Sud Radio au respect des décisions prises. "Chacun a le droit de s’exprimer, des enquêtes publiques sont menées, et l’État de droit doit être respecté. Notre-Dame-des-Landes était une affaire mal gérée de A à Z par les deux précédentes majorités, donc la conclusion ne pouvait être que mal gérée. Quand on laisse les choses traîner pendant dix ou quinze ans, ça finit forcément mal", prévient-elle avant de lancer toutefois un avertissement au gouvernement.

"À Bure, il ne faut absolument pas laisser pourrir la situation, mais il faut aussi que les choses soient bien gérées. À l’automne dernier pour la loi de finances, nous avons eu Cigeo et le gouvernement a tenté de faire voter un amendement en catimini ! Les amendements et le débat doivent être publics, on doit assumer ses décisions de manière publique, et pas avec des petits amendements passés en douce à 1h du matin", souligne-t-elle.

"Les agriculteurs ? C’est un dossier mal engagé, cela fait 18 mois que cela dure"

Élue d’un territoire rural, Valérie Rabault s’est sans surprise exprimée sur la grogne actuelle des agriculteurs, dont beaucoup sont mécontents du projet de nouvelle carte des zones défavorisées. "Là, aussi, c’est un dossier mal engagé. Cela fait 18 mois que la négociation dure. J’ai été très surprise de voir l’administration du ministère de l’Agriculture aussi bloquée. Quand vous engagez une négociation, vous écoutez les propositions qui vous parviennent. Si vous refusez de parler, ça finit mal là aussi ! Des propositions ont été faites par les agriculteurs et par la direction régionale du ministère de l’Agriculture, et ce même ministère n’a pas voulu les prendre en compte ! Forcément, vous arrivez à une situation de blocage. (…) Qu’il y ait une nécessité de modernisation, tout le monde est d’accord. Mais il y a des mécontents parce que ceux qui ont des exploitations pentues, avec une qualité de terre pas vraiment optimale, veulent un petit coup de pouce. Quand vous avez des terres qui ont un handicap naturel que n’importe qui peut voir à l’œil nu, mais que Paris refuse de reconnaître, c’est là qu’intervient l’injustice", assure-t-elle.

D’une manière générale, la députée refuse d’accorder à Emmanuel Macron le titre symbolique de Président du monde rural. "Je crains que non. Regardez ce qu’il se passe à la campagne : vous avez eu la hausse des taxes écologiques sans compensation et la hausse de la CSG pour les retraités qui sont nombreux à la campagne, qui ne sera pas compensée par la suppression de la taxe d’habitation. Aujourd’hui, les territoires ruraux prennent de plein fouet la hausse de la fiscalité. À la campagne, vous n’avez en général pas de réseau de gaz et vous vous chauffez à l’électricité ou au fuel et vous payez plein pot la hausse de la fiscalité écologique...", indique-t-elle.

"Hidalgo va se battre jusqu’au bout, j’espère qu’elle va gagner"

Également membre de la direction collégiale du PS, Valérie Rabault a affiché son soutien à Anne Hidalgo, en difficulté politique après l’annulation par la justice de la piétonnisation des voies sur berges de Paris, l’un de ses engagements phares, alors que les municipales de 2020 sont déjà dans toutes les têtes. "On voit bien quelle est la stratégie d’En Marche, qui compte refaire aux municipales ce qu’ils ont fait aux élections présidentielle et législatives en dynamitant Les Républicains et le Parti socialiste. Anne Hidalgo est aujourd’hui maire de Paris, elle a un programme voté de manière extrêmement démocratique et elle va se battre jusqu’au bout pour le mettre en œuvre. Une décision de justice met effectivement un caillou sur sa route, elle va se battre jusqu’au bout sur cette question et j’espère qu’elle va gagner", déclare-t-elle.

Enfin, Valérie Rabault a tenu à rappeler une petite évidence selon elle. "Les 1,8% de croissance et la baisse du déficit qu’on observe aujourd’hui, ce n’est certainement pas dû à Emmanuel Macron mais au résultat du quinquennat précédent. Tous ceux qui veulent s’approprier cette croissance depuis le mois de juin, je les invite à un tout petit peu plus de modestie", glisse-t-elle.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Valérie Rabault dans le Grand Matin Sud Radio

 

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