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Quadruple peine pour le gouvernement

Après les annonces hier d’Édouard Philippe qualifiée de « mesurettes » par les gilets jaunes, peut-on imaginer une sortie de crise ?

À priori on ne voit pas effectivement pas le chemin de la sortie et pour le gouvernement hier c’était une journée noire. Car au fond ces mesures annoncées sont une quadruple peine. L’exécutif a reculé, ce n’est pas le premier à faire : Mitterrand, Balladur, Chirac, Villepin, Hollande… Tout le monde a reculé un jour ou l’autre, mais justement c’était le marqueur d’Emmanuel Macron : "on ne recule pas, on ne fait pas comme les autres". Et finalement il a dû faire volte-face comme tous ses prédécesseurs, c’est une autre marque de la banalisation du quinquennat de Macron. Deuxième élément : quitte à reculer autant le faire clairement. Une suspension des taxes aurait sans doute été suffisant il y a 3 semaines lors de la première manifestation, aujourd’hui les gilets jaunes veulent plus : du concret et de l’immédiat sur le pouvoir d’achat. Et d’ailleurs pourquoi le gouvernement n’a pas pu prononcer le mot "annulation" ? Car personne n’imagine une seconde que dans six mois ces taxes puissent à nouveau être appliquées. Troisième peine, cette fois elle est économique. Cette suspension c’est 2 milliards, une suppression pour l’année ça sera 4 milliards. Autant d’argent qu’il faudra trouver sans bien sûr renoncer à l’objectif de réduction du déficit en dessous des 3 % et pour compenser la perte évidemment on ne va pas créer un nouvel impôt ! Enfin la quatrième peine est politique, l’ambition écologique est compromise, les écologistes ne sont pas contents et espèrent récupérer les voix des mécontents aux Européennes.

Le gouvernement peut donc espérer comme il le fait depuis le début que l’opinion va se lasser, choqué par les violences. La journée de samedi sera donc déterminante. Il peut aussi miser sur une division des gilets jaunes même si pour l’instant cela n’a pas marché. Le gouvernement a-t-il une autre cartouche dans sa manche ? Pour l’instant si cela continue, la suite est prédictible : le départ du premier ministre pour désamorcer la crise et la dissolution que certains réclament.

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