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Prisons, Corse : la machine gouvernementale aux prises avec le réel

Le conflit des prisons, les négociations difficiles avec les Corses, la machine du gouvernement se grippe avec le réel.

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La politique, c’est comme le poker, c’est l’art de la dissimulation. Officiellement, tout va bien, mer calme, vent favorable. Mais la réalité est quelque peu différente. On commence à s’inquiéter au sommet de l’État. Depuis quelques jours, l’exécutif ne donne pas l’impression de gérer des situations tendues sur des fronts différents.

Les prisons, d’abord. L’inexpérience de la ministre de la Justice et la raideur de l’administration pénitentiaire ont eu leur rôle dans la dégradation des relations entre le gouvernement et le service public. Résultat : le conflit des prisons est le plus important depuis 25 ans.

Les discussions avec les élus corses ont été un échec retentissant. Non seulement à Matignon, on ne leur a rien dit, mais voilà que Gérard Larcher, le président du Sénat, oppose une fin de non-recevoir aux demandes des nationalistes trop contents d’envoyer une peau de banane au gouvernement. Résultat : une manifestation est prévue pour la venue de Macron en Corse le 6 février.

Enfin, pour couronner le tout, voilà qu’Amazon met son plan à exécution et s’attaque au marché français de la distribution. Alors que les GAFA sont reçus en grande pompe à Versailles, à l’Élysée, on s’inquiète vraiment des destructions d’emplois provoquées par la montée en puissance des GAFA, c’est-à-dire Google, Apple, Facebook et Amazon.

Du coup, on fait de la posture et du marketing. Exemple, le déplacement du président de la République à Valenciennes, calé au dernier moment, quand on voit Carrefour annonçant les suppressions de postes, on comprend mieux pourquoi c’est Macron qui a tenu à aller annoncer lui-même la création de 700 CDI.

Au ministère du Travail, d’ailleurs, on dit se préparer à une année difficile sur le plan des destructions d’emplois et ça, ce n’est pas dans les communiqués officiels non plus.

Politiquement, il y a une conséquence. Édouard Philippe doit devenir le bouclier du président, car les épreuves de gros temps arrivent et, jusqu’à présent, il n’arrive pas à déminer.

Les prisons et la Corse sont deux dossiers qui attendent désormais l’arbitrage du président de la République. Il faut dire aussi, à la décharge d’Édouard Philippe, que c’est Emmanuel Macron qui a installé lui-même un système ultra-centralisé de prise de décision.

Alors que l’année 2018 démarre sous le signe du retour du réel, le temps des premiers réglages est arrivé.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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