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Plan Borloo : Macron a tranché, il n’y aura pas de plan Marshall pour les banlieues

Le président de la République Emmanuel Macron présentera demain son plan pour la banlieue. Un plan qui ne devrait s’inspirer que légèrement des préconisations de Jean-Michel Borloo.

Jean-Louis Borloo et Emmanuel Macron (©FRANCOIS LO PRESTI - POOL - AFP)

Le président de la République ne s’orientera pas vers un Plan Marshall de la banlieue. Pas question de déverser des millions sur des décennies qui ne résumeraient pas grand-chose finalement, ou qui ne se résumeraient qu’à un saupoudrage ou à du ripolinage. C’est un peu ça finalement, le plan Borloo : des vieilles recettes dont on ne peut se contenter, estime-t-on du côté de l’Élysée. Des vieilles recettes qui ont déjà montré leur inefficacité. En clair, ce n’est pas avec un coup de rouleau sur une façade que les problèmes de la banlieue seront réglés.

Alors au lieu de partir de l’expertise Borloo, le Président préfère partir du réel, et le réel, c’est par exemple des bac+3 ou +4 qui sont au chômage parce qu’ils habitent en banlieue dans des quartiers difficiles et qu’ils ont un nom à consonance étrangère. Deux ou trois mesures retenues par l’Élysée : le doublement des emplois francs (un patron qui embauche un habitant de ces quartiers bénéficie d’une réduction ou d’une suppression de charges significatives), la mise en œuvre de 30 000 stages gérés par la Fondation Agir, pilotée par le grand patron Gérard Mestrallet (ancien dirigeant d’Engie), l’augmentation significative de places de crèche, et l’ouverture de grandes écoles comme Sciences-Po aux jeunes de ces quartiers afin de remettre l’ascenseur social en ordre de marche, ce qui n’est plus le cas depuis pas mal de temps puisque ce sont les plus nantis qui profitent de ces écoles de père en fils.

On peut quand même craindre que les annonces ne règlent rien au problème fondamental pour beaucoup de quartiers. Comme le dit l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, tant que certains habitants de ces quartiers gagneront plus à vendre du shit ou d’autres drogues qu’à travailler, vous pourrez toujours mettre en place tous les emplois et les stages de la Terre, ça ne changera rien ! C’est donc là que le président de la République est attendu au tournant. Il est impératif qu’il nous dise comment il compte mettre fin au trafic de drogue et à l’économie souterraine, aux zones de non-droit, aux lieux interdits aux femmes comme certains cafés, comment permettre le retour de la République dans certains quartiers de nos banlieues, etc.

Sans réponse à ces questions, il n’y aura aucun miracle. Une fois de plus, le prisme macronien de l’économie ne peut être l’alpha et l’oméga d’une politique efficace.

Réécoutez en podcast l’édito de Christophe Bordet dans le Grand Matin Sud Radio

 

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