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Philippe Pascot : "Valls ? Connaissant le loustic, ça sent la récupération politique"

Par Benjamin Jeanjean

Adjoint de Manuel Valls à la mairie d’Évry de 2001 à 2012, Philippe Pascot réagit au micro de Sud Radio aux propos de l’ancien Premier ministre dans le Figaro, qui se plaint d’avoir été caricaturé lors de la campagne des élections législatives.

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Candidat malheureux à la primaire de la gauche, ancien cadre du PS ayant rejoint les rangs de La République En Marche à l’Assemblée nationale, Manuel Valls tente tant bien que mal de redresser la pente, lui qui se trouve aujourd’hui plus isolé que jamais. Alors que l’ancien Premier ministre s’est plaint dans les colonnes du Figaro d’avoir été caricaturé comme l’ennemi des musulmans pour ses postures radicales contre l’islamisme, son ancien adjoint à la mairie d’Évry de 2001 à 2012, Philippe Pascot, réagit à ces propos au micro de Sud Radio.

"Je trouve déjà très amusant que M. Valls s’exprime dans le Figaro, car ce n’est pas son habitude. Par ailleurs, connaissant le loustic, ça sent un petit peu la récupération politique. Comme il n’est passé que de 139 voix aux dernières élections, j’ai l’impression qu’il essaye de récupérer des voix à droite au cas où son élection serait invalidée", lance-t-il d’emblée.

"Il y a le discours du député, et les actes de l’ex-maire"

"Il faut bien savoir que ce sont les maires qui décident de beaucoup de choses et qui favorisent le radicalisme en ne faisant pas ce qu’il faut faire pour que la République existe partout sur le territoire. Il y a donc le discours du député qui veut être réélu, et il y a le discours et les actes du maire (ou de l’ex-maire) qui ménage la chèvre et le chou sur sa commune. (…) Prenez l’exemple de la plus grande mosquée d’Europe, qui est à Évry. Il y a tous les vendredis de 500 à 600 voitures qui se garent n’importe comment, et bizarrement il n’y a aucune contredanse. Ça, ça renforce le radicalisme", déplore-t-il ensuite.

Citant également "les commerces qui ferment à 15h le vendredi pour cause de religion", Philippe Pascot déplore un décalage entre les paroles et les actes. "Ça encourage un terreau qui se développe, et ça radicalise le reste de la population qui ne supporte pas ce genre de transgressions. Ce n’est pas ça, la République. Encore une fois, Manuel Valls est bien gentil, mais il y a le discours du député qui veut être réélu, et il y a ce que fait l’ex-maire sur sa commune", dénonce-t-il.

"Toute communauté qui s’agite un peu est brossée dans le sens du poil"

Rappelant qu'"il n’y a pas 30% de fascistes en France, mais 30% de gens qui en ont marre d’élus de droite et de gauche qui ne foutent rien à part travailler uniquement pour leur carrière", l’homme politique francilien, également écrivain, fustige une forme de clientélisme local à visée électorale. "La laïcité, c’est pour tout le monde. Je ne mets en cause personne, mais il y a beaucoup de discours qui ne sont pas suivis d’actes sur le terrain. Il y a des incivilités qu’on laisse passer parce qu’il s’agit soit-disant de communautés, et je ne mets pas en cause uniquement la communauté musulmane. À l’heure actuelle, les maires ont tellement peur de ne pas être réélus et il y a tellement peu de gens qui vont voter que n’importe quelle communauté qui s’agite un petit peu est brossée dans le sens du poil", regrette-t-il.

Propos recueillis par Félix Mathieu.

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