Quand un scénariste parle de politique, il y a deux possibilités : soit on sort défaitiste, soit le cynisme gagne nos consciences. C'est un peu le résultat de la lecture du livre de Philippe Colin-Olivier, Qui a tué le maire de Paris. Un livre qui en dit beaucoup sur la colère des Parisiens vis-à-vis de leurs dirigeants, mais pas assez pour être vraiment calqué sur la réalité.
Le maire ou la maire de Paris ?
Peur d'un procès en diffamation ou généralisation d'un comportement politique ? Philippe Colin-Olivier n'assume en tout cas aucune connivence entre son personnage de roman, le maire de Paris, et l'actuelle édile de la capitale Anne Hidalgo. "Je ne sache pas que Madame Hidalgo ait changé de sexe. Elle a la double nationalité déjà espagnole et française, elle ne peut pas en plus avoir deux zézettes", s'amuse-t-il pour justifier le titre de son roman. "Je ne l'ai pas pris comme modèle du tout", insiste-t-il. Dans l'histoire, le maire de Paris "est un homme politique mâle, qui abuse de mâlité si j'ose dire", présente l'écrivain.
Pourquoi avoir écrit ce livre ? Philippe Colin-Olivier n'hésite pas à se présenter en héros. "Me promenant un jour boulevard des italiens, j'ai été heurté par une trottinette, j'ai été bousculé par un type à vélo en sens interdit sur un trottoir, et après j'ai pris une planche dans les tibias", raconte-t-il. Ce sont ces mésaventures du quotidien qui m'ont poussé à écrire cette comédie policière. "Je me suis dit, tu survis, tu es courageux, tu dois raconter ce qui t'arrive et construire une histoire autour de ça", confie l'auteur.
Cinq Parisiens aux trousses du maire
Même si on a du mal à le croire sur parole, Philippe Colin-Olivier insiste ! "J'ignorais qui était le maire de Paris parce que je ne lis pas le journal", déclare-t-il. L'auteur reconnait bien avoir "appris qu'elle s'appelait Madame Hidalgo mais peu importe, j'ai pris un modèle qui est un homme, un corrompu, un combinard, le roi des bobards", explique-t-il. "C'est un homme politique connu, j'ai pris pour modèle un ancien maire ou le futur maire si c'est un homme. J'en doute car il y a trois femmes en tête" continue l'auteur, un brin provocateur.
Ce roman raconte l'histoire de "cinq Parisiens classiques, moyens, qui pour des raisons diverses ne peuvent plus supporter leur maire", présente Philippe Colin-Olivier. Chaque personnage a ses raisons, parfois ubuesques mais toujours proches d'une certaine réalité satirique, critique voire cynique. "L'un parce qu'il a perdu un tas de fric, parce qu'il est bloqué à un feu rouge inutile devant le palais de Tokyo. Un autre parce qu'il a lu le slogan 'la pédale est l'avenir de l'homme', qui est le slogan du président qui veut faire du vélo, sa petite amie se fait tuer donc il est furieux. Un troisième qui ne peut plus être livré", énumère-t-il en déplorant que "nos hommes politiques ne soient que des fonctionnaires et ne savent pas ce que c'est que d'être commerçant et assumer un chiffre d'affaires".
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