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Philippe Bornet : "le mauvais côté de l’intellectuel, c’est qu’il adore mettre la violence au service de ses idées"

Par La Rédaction

"Je pense que si mon livre est lu par 100 personnes qui comptent à Paris, dans six mois nous aurons une dictature", a déclaré Philippe Bornet, écrivain et essayiste, historien du futur et auteur de Demain la dictature (Éditions Presses de la délivrance). Philippe Bornet était l’invité d’André Bercoff le 10 janvier 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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La dictature, un même mécanisme depuis 2.500 ans

"La dictature est un phénomène typiquement latin. Ça se voit en France, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Amérique du Sud… La dictature s’établit toujours par un mécanisme irréversible par 12 étapes, qu’on retrouve dans toutes les dictatures depuis 2.500 ans", a confié Philippe Bornet à André Bercoff.

"Concrètement, ces 12 étapes sont : désordre dans la rue, impéritie du gouvernement, mécontentement dans l’armée et la police, guerre ou menace de guerre, échec et peur des élites, prestige d’un général, séduction de l’intelligentsia, crédit des pouvoirs financiers, désignation d’un coupable, répartition du butin, changement de Constitution et approbation populaire. Vous pouvez voir par vous-mêmes combien de cases ont pu être cochées", a poursuivi Philippe Bornet.

Philippe Bornet : "en France, le pouvoir n’arrive pas à se faire respecter"

"Je suis persuadé que c’est exactement ce qui se passe en France. Je passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, et je vois qu’on avance des noms de généraux. S’agissant de l’intelligentsia, elle est facile à convaincre parce que le mauvais côté de l’intellectuel, c’est qu’il adore mettre la violence au service de ses idées. Ça le fascine. Le crédit des financiers, en revanche, cela ne s’est pas encore produit. Mais les financiers, ce qu’ils veulent, c’est gagner de l’argent. Ils veulent juste qu’on les prévienne à l’avance", a expliqué Philippe Bornet au micro d’André Bercoff.

Au cours de cet entretien, Philippe Bornet a également expliqué la différence entre dictature et tyrannie. "La tyrannie consiste à utiliser le pouvoir pour contraindre les gens par la force. Mais un dictateur peut obtenir un résultat rien que par la parole. On voit bien qu’aujourd’hui le pouvoir est obligé de recourir à la force parce qu’il ne peut pas se faire respecter en un claquement de doigts", a-t-il déclaré.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi.

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