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Patrick Mignola : Jean-Luc Mélenchon "se positionne quelque part entre Nostradamus et Jean-Marie Bigard"

Patrick Mignola, député de Savoie, président du groupe Modem à l'Assemblée Nationale et vice-président du Modem, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 7 juin 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Patrick Mignola : "Les propos de Mélenchon sont choquants et pas dénués d'arrières-pensées"

Jean-Luc Mélenchon a prédit, dimanche 6 juin 2021, un "accident grave" avant la Présidentielle 2022. "C’est encore une fois des propos qui sont d’abord choquants, pour les victimes, qui sont cyniques et puis, surtout, qui sont faux", estime Patrick Mignola qui juge que des événements tragiques ont lieu souvent, "et que quand on est à l’approche d’une élection, forcément, les événements tragiques ont des effets". "Mais il ne faut pas confondre les causes et les conséquences", rappelle le député. Pour lui, Jean-Luc Mélenchon "se positionne quelque part entre Nostradamus et Jean-Marie Bigard".

Le chef de file LFI dénonce le système qui a mis en place Emmanuel Macron. "Nous vivons dans un pays fragile, qui est divisé, qui est segmenté, dans lequel on cherche tous des points communs, du collectif", analyse le président du groupe Modem à l’Assemblée nationale. Or, pour lui, "les politiques doivent respecter une certaine dignité dans la parole" et éviter des "tentations de nourrir la défiance vis-à-vis de la parole publique, vis-à-vis des autorités". Pour autant, pour Patrick Mignola, Jean-Luc Mélenchon n’est pas un complotiste, bien qu’il soit "rentré dans cette tactique-là", à savoir tenter de "rassembler le plus largement possible" mais pas "en convainquant" car "il essaye de suivre". "On est chef quand on guide ses troupes, ou on est chef quand on suit ses troupes." Pour Patrick Mignola, toutefois, c’est simple : il préfère "ceux qui guident que ceux qui suivent".

"Les présidents de Région ont échoué sur l’économie, ils ne parlent que de sécurité"

Dimanche 6 juin 2021 ont eu lieu des législatives partielles qui ont été marquées par une forte abstention, à quelques semaines seulement des Départementales et des Régionales. Patrick Mignola craint l’abstention lors de ces élections, et il avait demandé à ce qu’elles se déroulent "plutôt en octobre qu’en juin", notamment du fait d’un plus large taux de vaccination. Toutefois, "je commence à entendre sur le terrain un intérêt pour ces élections", souligne le vice-président du Modem. Lors de la législative partielle, le parti LREM a connu une victoire avec l’élection de Brigitte Bourguignon dans le Pas-de-Calais qui, pour Patrick Mignola, montre que "l’ancrage est important". "Depuis des années, on lui reconnaît qu’elle est sur le terrain."

"Ce qui est important, surtout, c’est qu’est-ce qu’on va faire pour les Français et les Françaises dans ces élections", juge le député de Savoie. Pour lui, la responsabilité des Régions c’est "d’abord et avant tout l’économie" qui doivent "prolonger le plan de relance du gouvernement". Une nécessité notamment "pour redonner confiance aux Français".

Sur ce plan, "les présidents de Région ont largement échoué", juge Patrick Mignola. Il rappelle que la loi Climat et résilience "confie aux Régions la responsabilité de faire des mix énergétiques". Or, pour lui, comme les présidents de Région ont "échoué sur l’économie", ils "ne parlent que de sécurité" qui pourtant est une compétence de l’État. "Il faut que, dans ces élections, on puisse travailler enfin pour expliquer comment on va faire renaître l’économie. On a tous peur de payer des impôts à partir de l'année prochaine, parce qu'on a mis beaucoup d'argent. La meilleure façon de ne pas payer des impôts, c'est de retrouver de la croissance, ça va être ça le boulot des présidents de régions", estime-t-il.

 

Proportionnelle : "Il n’est pas possible que les Français ne se sentent pas représentés"

Le Modem est toujours attaché à la mise en place de la proportionnelle dans les élections, ce que semble refuser Emmanuel Macron. "C’est un combat qui est très important pour la démocratie", juge Patrick Mignola. Pour lui, "il n’est pas possible qu’on ait des majorités aussi larges à l’Assemblée nationale", critique le vice-président du Modem alors que le parti est allié du parti présidentiel. "Il n’est pas possible que les Français ne se sentent pas représentés" ce qui conduit, parfois, à mener les combats dans la rue. "Il n'y a pas de gouvernement fort sans parlement fort !"

Toutefois, il juge aussi que la défiance envers les institutions est liée à un manque d’efficacité "dans l’action politique". "On n’est pas assez à l’écoute des différences qui existent entre les Français. Ce n'est pas que le mode de scrutin qui est en jeu, précise-t-il, mais le mode de scrutin en fait partie. Si je me sens représenté à l'Assemblée, je vais m'intéresser un peu plus au débat politique".

 

PMA : "Dans le groupe que je préside, il n'y aura pas de consigne de vote"

La 3e lecture du projet de loi autour de la PMA a lieu lundi 7 juin. "On votera la loi au Modem, assure Patrick Mignola. On a trouvé un très bon équilibre en deuxième lecture à l'Assemblée. La PMA était un engagement du président de la République, c'est toujours bien d'appliquer les programmes pour lesquels on a été élu, mais il n'y a pas que ça ! Il y a la conservation des gamètes, l'anonymat des donneurs, la question de la filiation et de la médecine génomique. Une loi bioéthique, c'est comment on prend en compte les nouvelles technologies scientifiques pour qu'on les applique médicalement et dans la loi, avec les garde-fous éthiques nécessaires à une société ; c'est ça le débat !"

"Dans le groupe que je préside, il n'y aura pas de consigne de vote, tient-il à souligner. Chacun vote en fonction de son intime conviction sur des sujets comme cela. Ce sera l'occasion de rediscuter encore, il ne faut jamais avoir peur du débat".

 

Retraites : "La réforme c'est très simple : il va falloir qu'on travaille tous un peu plus longtemps !"

Emmanuel Macron a assuré que la réforme des retraites va revenir, mais peut-être pas dans les termes d'il y a deux ans. "Je suis favorable à ce que l'on règle le problème !, explique Patrick Mignola. Le système des retraites aujourd'hui est injuste pour les commerçants, les artisans, les agriculteurs, il est injuste pour les femmes et surtout il est déséquilibré, estime-t-il. Au départ, on avait pensé faire une réforme pour retrouver l'équilibre dans 15 ans. Après l'année Covid qui vient de se passer, c'est comment on règle le problème pour dans 2 ou 3 ans ! Ce ne sont pas nos retraites, désormais ce sont celles de nos parents, les pensionnés d'aujourd'hui ! Est-ce qu'on sera toujours capables de leur servir leur retraite ?", s'inquiète-t-il.

"En 1980, on partait à la retraite à 65 ans, aujourd'hui on part à la retraite à 62 ans et on vit 15 ans de plus, il faut donc réformer. La réforme c'est très simple : il va falloir qu'on travaille tous un peu plus longtemps ! Pour lui, il faut ouvrir le débat de façon cohérente, avec des mesures qu'on pourrait prendre pour la jeunesse et sur la dépendance et l'autonomie. Nous sommes la première génération qui paie les Ehpad de ses parents en même temps que les études de ses enfants. Non seulement, c'est comment on vieillit dignement en France, mais c'est surtout comment on ne pèse pas aussi lourd sur les familles". 

 

 

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