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Orphelin : "Je ne vois pas comment Wauquiez peut rester à la tête des Républicains"

Par Benjamin Jeanjean

Député (LREM) du Maine-et-Loire, Matthieu Orphelin était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mardi. L’occasion pour lui de parler notamment Laurent Wauquiez, En marche et loi asile-immigration.

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C’est décidément l’homme politique de ce début de semaine. Alors qu’il s’est (volontairement ?) montré très critique, brutal voire même vulgaire sur ses adversaires politiques lors d’un cours dispensé à des étudiants lyonnais, Laurent Wauquiez essuie depuis une pluie de critiques. Après avoir notamment qualifié les députés LREM de "godillots" aux ordres du gouvernement, le président des Républicains s’est fait reprendre de volée ce mardi par Matthieu Orphelin, invité du Grand Matin Sud Radio.

"Ce qui est marrant, c’est qu’on peut me dire le même jour que je suis un godillot, et l’heure d’après que je suis un frondeur ! (...) Les excès de Laurent Wauquiez sont juste affligeants. Ça pourrait être drôle, mais le discours qu’il a tenu devant ces étudiants est tellement excessif et grave qu’on ne peut pas en rire… On ne m’a jamais reproché la moindre prise de position, et j’en ai eu un certain nombre d’assez tranchées. Je porte des idées que j’assume, jamais je n’ai eu le moindre retour. Tout ça, ce sont des bruits qui tiennent, mais ce n’est pas la réalité", clame-t-il avant de mettre clairement la pression sur Laurent Wauquiez.

"Ces propos sont excessifs et affligeants, il a été beaucoup trop loin"

"Ce sont des propos excessifs, affligeants, il a été beaucoup trop loin et je crois que ce sera un tournant dans sa vie politique. Je ne vois pas comment il peut rester aujourd’hui à la tête des Républicains. Ce ne sont pas mes affaires, mais je crois que leur débat politique de ce soir sera animé. Quand on est un responsable politique à la tête de l’une des plus grandes formations politiques du pays, on ne peut pas dire devant des jeunes que la France est une dictature. Il a été beaucoup trop loin, à lui d’en assumer les conséquences. (…) J’ai eu mal au cœur pour tous les militants de ce parti qui croient aux idées politiques que ce parti défend. J’étais triste pour eux de voir leur chef dériver complètement devant des étudiants", insiste-t-il.

Le député du Maine-et-Loire s’est également exprimé sur la loi asile-immigration et le rapport Taché remis cette semaine au gouvernement. "C’est un très bon rapport, avec plein de mesures intéressantes, qui veut changer les choses en profondeur. Il y a un vrai diagnostic de la situation de l’asile en France, et le rapport fait beaucoup de préconisations pour la suite, notamment doubler le nombre d’heures de français. Il y a aussi de très fortes préconisations pour favoriser l’intégration. Aujourd’hui, trop peu de demandeurs ayant obtenu l’asile arrivent ensuite à s’insérer et à avoir un emploi. Il faut que le gouvernement intègre un certain nombre de ces mesures dans sa politique d’intégration", assure-t-il.

"Derrière chaque migrant, il y a un destin brisé"

Surtout, Matthieu Orphelin se félicite de la possibilité qui pourrait être donnée aux demandeurs d’asile de travailler en attendant la résolution de leur cas. "Aujourd’hui, nous sommes dans une situation absurde avec des gens qui demandent l’asile et qui ne peuvent pas travailler. Dans le même temps, il y a des métiers en tension en France, qui manquent de main-d’œuvre. Derrière chaque migrant, il y a un destin brisé, il y a quelqu’un qui a fui son pays pour des raisons compliquées. Il faut donc avoir un traitement humain de ces questions migratoires. (…) À Angers aujourd’hui, il y a des dizaines de demandeurs d’asile sont là depuis des mois, à ne rien pouvoir faire, à ne pas pouvoir travailler. Dans le même temps, on a plein d’entreprises, dans le secteur agricole notamment, qui cherchent des travailleurs sur des emplois pas qualifiés, et qui ne trouvent pas… Tout le monde serait donc gagnant, et ce serait un premier pas important", martèle-t-il.

Enfin, l’ingénieur de formation réfute l’argument selon lequel la politique du gouvernement et de la majorité parlementaire serait trop orientée à droite. "Je ne partage pas cette analyse. On va expérimenter en avril les emplois francs pour les quartiers prioritaires, on essaye avec des collègues de rééquilibrer cette loi asile immigration, etc. La politique est appréciée à gauche et à droite, mais ce n’est pas notre problème. Il faut qu’on ait quelque chose d’équilibré. Ce qui est important, ce n’est pas de refaire des pôles à l’intérieur d’En Marche", rappelle-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Matthieu Orphelin dans le Grand Matin Sud Radio

 

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