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Opération déminage pour le gouvernement à Cahors ?

Edouard Philippe et une partie du gouvernement se délocalisent dans le Lot. Le Premier ministre s’exprimera aujourd’hui devant la Conférence des Territoires

 

Treize ministres, cinquante membres de cabinet.

La grosse artillerie.

Avec des visites, des opérations "nous sommes sur le terrain, nous rencontrons les Français". Pensez donc, il s’agit de corriger le tir. Après les épisodes de l’été, la baisse des dotations, la fin des contrats aidés, les Régions de France qui ont claqué la porte de la Conférence en septembre.

Et puis, surtout, le Président de la République sait que c’est là son talon d’Achille, le point sur lequel son nouvel adversaire, Laurent Wauquiez, a choisi d’appuyer. Souvenez-vous de son interview dans le JDD, dans laquelle il accusait Emmanuel Macron d’être "le plus parisien des présidents de la Ve République, hanté par la haine de la province". C’est caricatural, c’est totalement racoleur de la part d’un pur produit du système des grandes écoles, mais c’est un signe : Laurent Wauquiez énonce à gros traits ce qu’il suppose être le ressenti des Français.

Au Congrès de l’Association des Maires de France, Emmanuel Macron est resté dans un flou absolu quand il s’est agit d’évoquer les métropoles, les départements, les éventuelles fusions… Là, il va falloir entrer dans le vif du sujet et enfin commencer à parler aménagement du territoire. Et le cœur du dispositif, ce sera le plan de revitalisation des villes moyennes.

On peut se réjouir d’une chose : les politiques ont enfin compris que la désertification des centres-villes, le déclin démographique et économique des villes de 20 000 à 100 000 habitants, c’est une catastrophe pour le pays. Oui, même Emmanuel Macron, le chantre de la start-up Nation, a visiblement intégré que tout le monde ne peut pas vivre à Paris ou Lyon dans un incubateur de start-up. Mais ça ne peut marcher que si l’on joue sur tous les facteurs en même temps : logement, économie, commerce, couverture numérique… Et puis, tout ça ne servira à rien si certains blocages ne sont pas levés.

Un exemple : l’association Centre-ville en mouvement réclame un moratoire sur l’extension des zones commerciales en périphérie. Nous sommes déjà les champions d’Europe. Eh bien Bercy refuse. Il ne faut pas gêner les lobbys. Et la grande distribution est toute puissante dans ce pays. Tout comme l’idéologie du libre échange, qui a tué toutes les PME de ces villes moyennes.

Relocaliser l’économie, en finir avec la logique du low cost, c’est ça le véritable combat.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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