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Olivier Faure : "Est-ce qu’on prend encore en considération la santé des Français ?"

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 15 mai 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne à Paris, le 21 janvier 2020. (Photo by THOMAS SAMSON / AFP)

Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé, le 14 mai 2020, que les Français allaient pouvoir partir en vacances cet été. Mais Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne, émet quelques doutes : "comme tous les Français, j’ai envie de partir en vacances", mais "comment se fait-il que nous soyons passés de l’ombre à la lumière en à peine quatre ou cinq jours ?". "Il y a à peine une semaine, on nous expliquait qu’il ne fallait pas bouger" et M. Castex préparait même un plan de reconfinement.

 

"Nous n’avons aucune évaluation de ce qu’a produit le déconfinement […] et donc je m’interroge sur les fondements de cette décision" de permettre le départ en vacances. "Je m’inquiète de savoir si cette décision est prise simplement pour des raisons qui relèvent de l’économie, ou est-ce qu’on prend encore en considération la santé des Français ?". "La doctrine évolue à chaque fois en fonction des intérêts" ; ce fut le cas pour les "masques", les "tests" ou encore "l’école".

La reprise des cours "c’est encore la grande pagaille"

Si Olivier Faure estime "difficile de tirer un bilan à ce stade" concernant le retour à l’école des jeunes Français, "c’est encore la grande pagaille, beaucoup de parents se demandent si leurs enfants seront pris ou pas à l’école". "C’est encore très disparate".

En prenant en exemple sa propre circonscription, le Premier secrétaire du PS met en avant des dysfonctionnements sur la forme et sur le fonds. "L’Éducation nationale n’assure plus l’accueil de tous les enfants du personnel prioritaire, qu’on renvoie aux collectivités locales". "Il y a un certain nombre d’endroits où l’école n’a pas pu reprendre, et quand elle reprend, elle reprend pour une minorité".

"Dans cette minorité, je ne suis pas certain qu’on ait fait à chaque fois l’exercice de prendre d’abord les enfants décrocheurs". Or, c’était là la "justification" du retour à l’école : "permettre aux enfants les plus éloignés de l’école" de retourner en classe.

Cette situation crée des problèmes pour le retour au travail, surtout pour les parents dont les enfants ne sont toujours pas en cours. "Pour l’instant, on a beaucoup de parents pour lesquels ça reste compliqué".

"On attend vainement un plan du gouvernement" pour la relance économique

Olivier Faure annonce, à l'antenne de Sud Radio, que le Parti Socialiste va proposer son plan de relance économique pour la France. "On attend vainement un plan du gouvernement, qui l’a renvoyé en septembre, alors qu’en septembre ce sera trop tard". Pourquoi ? "Parce qu’en septembre, vous aurez un cortège de chômeurs qui aura largement augmenté". "On a besoin de relancer la machine économique maintenant".

Les entreprises ne vont pas retrouver une activité normale de manière immédiate, Olivier Faure veut donc les accompagner : "je souhaite qu’on ait une prolongation du chômage partiel sur une partie du salaire et qu’on puisse baisser le temps de travail des salariés le temps de la reprise". Le Premier secrétaire du PS donne un exemple concret d’une entreprise qui repartirait à 70% de son activité : il faudrait alors permettre de baisser le temps de travail des salariés de 30% et que l’État prenne en charge 30% du salaire sous la forme de chômage partiel. Une solution qui permet de "maintenir le salarié dans l’entreprise", au salarié d’être "rémunéré à 100%" et de "rester dans un environnement de travail", mais également à l’entreprise "de garder 100% de son savoir-faire". De plus, l’État n’aurait alors pas à "indemniser à 100% un chômeur de plus". "Cette proposition permet de faire du gagnant-gagnant-gagnant".

Or, le gouvernement va, dès le 1er juin 2020, commencer à baisser l’indemnisation du chômage partiel. "On va avoir des salariés qui vont être de moins en moins indemnisés" et qui vont perdre du pouvoir d’achat alors qu’on a besoin "qu’ils le conservent pour eux-mêmes, d’abord, mais aussi pour la relance". "Si elles n’ont pas de clients, les entreprises ne repartent pas".

"Je crains que le jour d’après soit pire que le jour d’avant"

Le Premier secrétaire du PS s’inquiète, malgré tout, des changements qui vont survenir en France après la crise du Covid-19. "Je crains que le jour d’après soit pire que le jour d’avant". Il pointe du doigt les propositions "des instituts qui ont inspiré le programme d’Emmanuel Macron, l’institut Montaigne par exemple" ainsi que "ce que fait le Medef". La droite et le gouvernement disent, selon Olivier Faure, que "puisque l’économie a pris un sacré coup avec la crise du coronavirus, il faudra que les salariés fassent des efforts. Inversement, quand j’écoute Bruno Le Maire, il nous explique que les grandes fortunes, elles, n’auront pas à en faire".

"Je demande le rétablissement de l’ISF et l’abandon de la Flat Tax", déclare Olivier Faure au micro de Sud Radio. "Parce qu’on a aujourd’hui une prime de mille euros pour les premiers de cordée, et encore pas tous, et pendant ce temps-là, on explique que vous avez 5 milliards par an qui sont distribués aux grandes fortunes". "Mais qui peut trouver ça juste après deux mois de crise sanitaire ?", s’interroge le député de Seine-et-Marne.

 

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