Plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Yerres contre le choix de leur maire, Nicolas Dupont-Aignan, de s'allier à Marine Le Pen pour le second tour de l'élection présidentielle.
"En démocratie, chacun a le droit de dire ce qu'il pense, mais aussi d'appeler à voter pour qui il veut", s'est défendu Nicolas Dupont-Aignan dans un entretien au Parisien, tout en n'accordant pas la même liberté aux manifestants, qu'il a qualifiés "d'idiots utiles du système".
"Les Français ont un choix crucial entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Moi, à la différence de la classe politique lâche et peureuse, j'ai pris ma responsabilité et je l'assume. Tous ces gauchistes qui viennent en bus protester devant ma mairie feraient mieux de protester contre M. Macron, qui va leur faire une loi Travail bis", a poursuivi le président de Debout la France, laissant entendre que les personnes qui protestaient venaient de l'extérieur et n'étaient donc pas des habitants de sa commune.
Nicolas Dupont-Aignan ne démissionnera pas
"Ayant été réélu à Yerres avec 80 % des voix à trois reprises, il y a forcément des mécontents quant à mon choix du second tour, a-t-il toutefois admis. L'avenir de la France, et pas mon avenir politique, est en jeu. Ce n'est pas un ralliement, c'est un accord de gouvernement sérieux et équilibré."
Alors que plusieurs maires du conseil d'agglomération du Val d'Yerres Val de Seine qu'il préside lui demande de rendre son mandat suite à son choix, Nicolas Dupont-Aignan affirme ne pas vouloir démissionner : "C'est extrêmement grave ce qu'ils font, car cela veut dire qu'il n'y a plus d'expression politique pour un élu. Eux, ils ont appelé à voter Macron après l'avoir combattu. Je n'ai pas de leçons à recevoir de gens qui ont trompé leurs électeurs."
Quand Nicolas Dupont-Aignan critiquait le Front national
Une constance politique réclamée à ses détracteurs qu'il n'a pas toujours adoptée lui-même. Car ce même Nicolas Dupont-Aignan déclarait, en 2013, qu'il était "patriote et gaulliste, et les gaullistes ne peuvent pas s'allier à un parti dont Jean-Marie Le Pen est toujours président d'honneur". C'est également oublier son tweet, datant de 2015, dans lequel il indiquait qu'il "ne pouvait pas gouverner avec le Front national". Ou encore son interview donnée à RTL en mars dernier, pendant la campagne du premier tour, où il avait estimé que le Front national apporterait "une rupture dans le drame" et que le parti de Marine Le Pen "n'apporterait pas les bonnes solutions qui permettraient de sauver la France", allant même jusqu'à le qualifier de "meilleur allié du système".
Nicolas @dupontaignan : "On peut protester avec le #FN, on ne peut pas gouverner avec le FN !" @ParisMatch
— Debout la France (@DLF_Officiel) 7 octobre 2015