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Nicolas Bay : "Marine Le Pen ? 10 ou 15 ans de vie politique ne se résument pas à un débat"

Par Benjamin Jeanjean

Député européen et vice-président du Front National, Nicolas Bay était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi pour évoquer notamment l’avenir de son parti, la concurrence de Laurent Wauquiez à droite, la crise dans les Ehpad et le sort réservé aux jihadistes français à l’étranger.

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"Laurent Wauquiez essaye de refaire ce qu’avait fait – avec succès, d’ailleurs – Nicolas Sarkozy en 2007, sauf que le contexte a changé. Les électeurs ont déjà été dupés une fois, ils ne le seront pas une nouvelle fois". Invité du Grand Matin Sud Radio ce mercredi, le vice-président du FN Nicolas Bay n’a pas été tendre avec Laurent Wauquiez, qui pourrait prochainement braconner sur les terres du parti frontiste. Pour lui, l’ancien ministre n’est pas crédible dans le rôle qu’il tente de se donner. "Tout dans son attitude respire une forme d’insincérité. Laurent Wauquiez était ministre des Affaires européennes et n’a jamais été capable de dire une seule fois non à la Commission européenne. Il était dans le gouvernement qui a fait rentrer un million d’immigrés en cinq ans sous Nicolas Sarkozy. Comment peut-il être crédible sur tous ces sujets-là ?", rappelle-t-il.

De son côté, le Front National tente tant bien que mal de se remettre de la déception de la dernière élection présidentielle, qui s’est mal terminée malgré des résultats encore jamais vus. Parmi les raisons les plus souvent avancées pour expliquer cet échec figure en bonne place le projet de sortie de l’euro, récemment abandonné par le FN. "On a entendu le message des Français, qui ont été très réticents en entendent ce discours sur la sortie de l’euro qui leur apparaissait inquiétant. La question monétaire mérite honnêtement mieux qu’un débat simpliste "pour ou contre". Il y a la question de la viabilité à long terme de la zone euro, le fait que l’euro serve aujourd’hui les intérêts de l’Allemagne, mais pour nous ce n’est pas prioritaire. La priorité est de retrouver une souveraineté territoriale et la maîtrise de nos frontières. Les députés LR, je les vois tous les jours au Parlement européen : ils votent les traités de libre-échange et la répartition des migrants imposés par la Commission européenne. On ne peut pas dire quelque chose à Paris et sur les plateaux de télévision, et faire exactement le contraire à Strasbourg ou à Bruxelles !", clame-t-il.

"Il ne suffit pas de lever le poing au Palais-Bourbon pour porter un projet de société"

Quoi qu’il en soit, Nicolas Bay l’assure : le FN est la principale force d’opposition à Emmanuel Macron selon lui. "Les Français ont recomposé la vie politique autour d’un nouveau clivage qui oppose Emmanuel Macron aux nationaux que nous sommes. Aujourd’hui, on a ce rôle central d’opposition. Une sorte de bruit médiatique assure qu’on n’entend pas beaucoup le FN, mais nous sommes présents sur tous les sujets même si nous sommes certes handicapés par un faible nombre de députés à l’Assemblée à cause d’un mode de scrutin anti-démocratique qui n’existe nulle part ailleurs en Europe. Il ne suffit pas de lever le poing à l’entrée du Palais-Bourbon et brandir des objets dans l’hémicycle pour porter un projet de société", assure-t-il avant d’évoquer le cas de Marine Le Pen, qui suscite de nombreuses questions depuis ce débat raté de l’entre-deux tours.

"Elle a reconnu elle-même que le débat n’avait pas été réussi, mais dix ou quinze ans de vie politique ne se résument pas à un débat de deux heures. Nous avons atteint un niveau électoral inédit. Il n’y a pas de candidat face à elle et tout le monde est d’accord pour considérer qu’elle est la mieux à même de diriger notre famille politique et mener à bien cet important processus de rénovation. Aujourd’hui, le clivage droite-gauche ne structure plus la vie politique française, c’est clairement les mondialistes contre les nationaux. Nous avons vocation à structurer ce pôle encore minoritaire aujourd’hui", assure-t-il.

"Les jihadistes français ? Je ne verserai pas une larme pour eux"

Le député européen s’est également exprimé sur le cas des jihadistes français arrêtés à l’étranger, plaidant pour leur jugement sur place. "Il faut tout faire pour qu’ils ne reviennent pas. Ces atermoiements du gouvernement sont affligeants. On a des forces spéciales qui interviennent en amont sur le terrain, s’ils sont ensuite interpellés en Syrie ou en Irak, c’est à la justice de ces pays-là de se saisir de leurs cas. La France n’a pas aboli la peine de mort en Syrie ou en Irak. Ce sont des États souverains. Ces gens-là sont partis commettre des atrocités en Syrie et en Irak et ont agi contre les intérêts fondamentaux de la France. Ils devraient déchus de la nationalité française, et pour l’immense majorité ce n’est absolument pas le cas. S’ils risquent la peine de mort, ils le savaient ! Je ne verserai pas une larme pour eux", lance-t-il.

Enfin, Nicolas Bay a fustigé l’attitude du gouvernement dans la gestion de la crise actuelle dans les Ehpad, alors que les personnels se disent à bout de souffle et à court de moyens. "Aujourd’hui, nos seniors sont maltraités dans les Ehpad, avec un gouvernement totalement méprisant et Agnès Buzyn qui annonce 50 millions d’euros pour régler le problème ! Cinquante millions pour 6900 Ehpad, ça fait 7000 euros par Ehpad, ça permettra au maximum de repeindre une des pièces de l’établissement. Ce n’est pas du tout à la hauteur, et dans le même temps on a l’Aide Médicale d’État qui permet à n’importe quel clandestin de se faire soigner gratuitement... On a certains gaspillages, comme la politique de la ville avec des torrents d’argent public en pure perte balancés dans les quartiers pour un échec absolu aux frais du contribuable depuis 30 ans. Il est donc temps d’utiliser l’argent public au service des Français !", tonne-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Nicolas Bay dans le Grand Matin Sud Radio

 

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