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"On ne fera pas 100% de bio, l'agriculture conventionnelle doit monter en gamme"

Par Jérémy Jeantet

Jean-Baptiste Moreau, député La République en Marche de la Creuse, était l'invité politique du Grand Matin Sud Radio.

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Nouveau député LREM depuis le mois de juin, Jean-Baptiste Moreau rechausse ses bottes d'agriculteur le week-end dans son exploitation de la Creuse. C'est donc logiquement que Jean-Baptiste Moreau accompagnait Emmanuel Macron, samedi, lors de la visite du président de la République au Salon de l'Agriculture.

 

 

Une visite accompagnée de sifflets peu appréciés le chef de l'État, pas plus que par le député, invité politique du Grand Matin Sud Radio ce lundi : "Les sifflets, c'est facile. Il y en avait peut-être dix, mais ça fait tout de suite beaucoup de bruit et avec un sifflet, c'est compliqué de discuter avec les gens. C'était déplacé, surtout venant de céréaliers d'Île-de-France, qui se battent pour je ne sais pas quoi, pour pouvoir utiliser du glyphosate pendant plus de temps. Ce n'est pas un message audible sur un tel salon."

Emmanuel Macron aime les agriculteurs, il a une vraie préoccupation du monde agricole

Pour Jean-Baptiste Moreau, Emmanuel Macron "aime les agriculteurs" et a "une vraie préoccupation du monde agricole". Une vision qui doit aller de pair, explique-t-il, avec la nécessaire transition énergétique. Toutefois, précise le député, "il ne faut pas laisser les agriculteurs dans des impasses techniques" en interdisant à court terme l'ensemble des pesticides.

 

"Il faut retirer les plus dangereux, parce que les premiers exposés, ce sont les agriculteurs, a indiqué Jean-Baptiste Moreau. Mais le but n'est pas l'arrêt de tout phytosanitaire à échelle de temps court. Il faut faire davantage de bio que ce qu'on fait aujourd'hui, parce qu'on est incapable de répondre à la demande du consommateur. On est à 6 %, il faudrait plus probablement être autour de 15 % des surfaces. Après, ce ne sera pas du 100 % bio en 2022 ou 2025. Il faut aussi une agriculture conventionnelle, mais qui doit monter en gamme et être plus respectueuse de l'environnement."

Nicolas Hulot est utile au gouvernement. Ce serait catastrophique qu'il parte

Un discours qui fait dire à Jean-Baptiste Moreau que Nicolas Hulot, même s'il a décidé de ne pas se rendre au salon de l'agriculture, a sa place au gouvernement : "Il est utile au gouvernement aujourd'hui. Ce serait catastrophique qu'il parte. C'est quelqu'un de valeur, qui a des idées et qui les défend mais (...) il n'est pas uniquement dans le dogme, il peut évoluer dans ses idées."

 

 

Interrogé sur les négociations entre l'Union européenne et le Mercosur sur l'importation de produits alimentaires, Jean-Baptiste Moreau a plaidé pour plus de contrôles et de traçabilité au niveau européen afin de pouvoir s'assurer de la qualité des produits importés. "Quand bien même ces négociations se signeraient dans l'année qui vient, ce qui n'est pas sûr parce que la France bloque, il ne s'appliquera qu'en 2024, ce qui laisse le temps de nous organiser au niveau européen. Il faut se doter d'un outil, à l'image de la DGCRF en France, pour pouvoir contrôler à l'entrée de l'Europe tout ce qui rentre au niveau alimentaire, pouvoir tracer et rejeter ce qui ne correspond pas à nos normes."

Écoutez l'interview de Jean-Baptiste Moreau, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Marlène Duret

 

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