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Michaël Delafosse : "La laïcité, c’est le cœur de la République"

Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 1er octobre 2021 sur Sud Radio.

Michael Delafosse, maire de montpellier
Michaël Delafosse, maire de Montpellier.

Michaël Delafosse : "Il faut accélérer la rénovation énergétique de nos bâtiments"

Jean Castex a annoncé un bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité afin de limiter les hausses durant la période hivernale 2021-2022. "Pour les gens qui peinent à vivre de leur travail, d’un seul coup +12% du coût de l’énergie pour quoi ? Pour se chauffer, pour l’eau chaude...", estime Michaël Delafosse. "Il faut protéger." S’il salue les annonces du Premier ministre, il juge qu’il "nous faut entamer une transformation". "Il faut accélérer la rénovation énergétique de nos bâtiments : tous les immeubles qui ont été construits dans les années 60-70 sont des passoires thermiques", rappelle le maire de Montpellier.

 

Rénovation et aides : "C’est complexe de monter des dossiers"

Le maire PS explique que "nos amis allemands rénovent quatre fois plus vite leurs bâtiments que nous" et demande une facilitation des dossiers. "Pour qu’un particulier obtienne des aides, on a quasiment trois-quatre interlocuteurs. C’est complexe de monter des dossiers." Michaël Delafosse souhaite que la France soit "plus efficace".

"Ces enjeux de protection de la population commandent qu’il y ait une transformation de notre administration pour conduire les projets et pas passer notre temps à veiller au respect des procédures." Le maire de Montpellier, qui ne nie pas qu’il faut "respecter le droit", juge que la complexité administrative conduit la France à une "inertie à agir".

"Avec ces procédures, on met jusqu'à 10-12 ans pour construire un tramway"

La lourdeur administrative de l’État français, centralisé, se retrouve à plusieurs niveaux. Pour Michaël Delafosse, il faudrait en effet "un nouvel acte de la décentralisation, pour mieux exercer les responsabilités locales au plus près des citoyens". "Mais, surtout, se dire ‘quel est l’objectif et quels moyens on met en œuvre pour atteindre l’objectif ?’". La France, analyse le maire PS de Montpellier, a "une excellente administration" avec "des gens extrêmement bien formés que les pays du monde nous envient".

Toutefois, cette administration est mal mobilisée, selon lui, car elle sert "à contrôler" et conduit "à des délais très longs". "Résultat : à Montpellier, pour construire un tramway alors qu’il y a 15 ans, on faisait ça en 6 ans, avec ces procédures, on va à 10-12 ans." Et ce malgré un projet qui participe à la transition écologique et à la protection du pouvoir d’achat.

 

LGV Montpellier-Perpignan : "En 2040, on aura honoré la promesse de 1986 ? 66 ans pour faire la grande vitesse ?"

Michaël Delafosse prend également en exemple la ligne à grande vitesse (LGV) dont "on vient d’obtenir le financement", ce qui va permettre de créer la ligne "Montpellier-Béziers, puis Montpellier-Perpignan". "Cette décision fut prise en 1986", rappelle l’élu PS. Et la durée est d’autant plus longue car si le financement est bien là pour le tronçon Montpellier-Béziers, la mise en service n’est prévue que pour 2032. "Et en 2040, on aura honoré la promesse de 1986 ? 66 ans pour faire la grande vitesse ?", déplore-t-il.

"Il faut qu’on se rende compte que là il y a un problème", explique Michaël Delafosse qui souligne une nouvelle fois que "les autres pays vont plus vite". "Et nous, il y a urgence à agir pour la transition écologique, pour la protection et pour la souveraineté de notre pays."

 

Michaël Delafosse : l'écologie, "c’est l’attente de la jeunesse qui est joyeuse et à qui il faut donner de l’espoir"

La population est souvent opposée à la transition écologique car elle s’accompagne de mesures punitives. Mais pour Michaël Delafosse, "l’écologie, c’est une chance" et "doit être un projet qui nous fédère". "C’est l’attente de la jeunesse qui est joyeuse et à qui il faut donner de l’espoir", estime l'élu. Il souligne qu’à Montpellier, "nous mettons par étape la gratuité des transports", une mesure pour laquelle il a fait campagne. "Nous disons : ‘ce qui ne pollue pas est en libre accès’."

Une mesure qui a un coût, mais qui est issue d’un "choix" que le maire a fait afin de faire "une mesure positive de l’écologie". Si certaines mesures sont certes chères, "à la fin, ce qu’on va payer plein pot, c’est la crise climatique". "La gratuité des transports, c’est une des grandes idées qu’on doit porter pour la décennie qui vient."

Présidentielle 2022 : "Anne Hidalgo, c’est une candidature crédible et sérieuse"

Anne Hidalgo devrait être la candidate du Parti socialiste pour la présidentielle 2022. Pour certains, cela risque d’entrer en conflit avec la candidature de Yannick Jadot, candidat EELV, plutôt modéré. Michaël Delafosse rappelle que les sondages ne veulent rien dire : "ce sont les Français et les Françaises qui décident : ce n’est pas les instituts de sondage, c’est le peuple souverain qui tranchera", prévient-il.

Pour lui, la gauche doit lutter contre les inégalités sociales et territoriales, mais également "innover". "Pour pouvoir porter ces valeurs, il faut de la crédibilité", estime le maire de Montpellier qui rappelle qu’Anne Hidalgo est elle-même maire de Paris. "Quand vous êtes maire, ça rime avec faire, avec agir : vous êtes confronté aux problèmes des gens" ."Pour moi, Anne Hidalgo, c’est une candidature crédible et sérieuse", explique le maire PS de Montpellier.

Une union entre Yannick Jadot et Anne Hidalgo est "toujours souhaitable", pour Michaël Delafosse qui invite à "se parler, se respecter et pas se prêter au jeu des polémiques". À l'heure actuelle, aucune fusion des candidatures n'est à l'ordre du jour, mais "les électeurs de gauche aspirent à du rassemblement". "Ils aspirent surtout à de la clarté sur les idées, les projets et qui pour l'incarner", ajoute le maire montpelliérain.

 

"La République, elle a la laïcité en héritage, elle a la laïcité en valeur"

Michaël Delafosse est également enseignant, métier qu’il pratique toujours notamment car, selon lui, "la politique n’est pas un métier". Il a toujours défendu la laïcité : "la laïcité, c’est le cœur de la République". "À l’heure du défi du fanatisme religieux, du fanatisme islamique, la République doit être dans la clarté." Il déclare avoir fait "de la laïcité une valeur qui nous rassemble". Il a donc ordonné la fermeture de certaines "salles de prière" ou encore "d’une mosquée" et d’une "église évangélique", "pour rappeler le principe". "Et je suis du côté de ceux qui défendent inlassablement la laïcité", rappelle le maire.

Pour lui, "à chaque fois que certains considèrent que la loi de Dieu doit être supérieure à la loi des Hommes et qui le font en intimidant dans l’espace public et dans l’espace commun, ils trouvent en face d’eux le maire de Montpellier et l’ensemble des Montpelliérains qui sont engagés sur cette valeur". Michaël Delafosse rappelle que "ces accommodements" sont responsables "de l’assassinat, le 16 octobre 2020, de Samuel Paty". "La République, elle a la laïcité en héritage, elle a la laïcité en valeur", insiste-t-il.

Michaël Delafosse juge que les élus ne doivent pas s’accommoder avec les extrémistes religieux car la laïcité, c’est "la grandeur" de la France. Face aux extrémistes, "il faut être intransigeant". "Personne n’a à intimider une femme parce qu’elle ne porte pas un signe religieux dans l’espace public", affirme l'élu.

 

 

 

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