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Marine Le Pen réunit ses troupes à Nice, mais l'ombre de Marion plane

Le Front national se réunit, avec d'autres partis populistes européens, à Nice, en ce 1er mai. Avec une absente omniprésente, Marion Maréchal-Le Pen.

Marine Le Pen (©FRANCOIS LO PRESTI - AFP)

L'ancienne députée du Vaucluse est dans toutes les conversations

Elle qui s’est mise en retrait de la politique active s'ingénie à être présente et à peser sur le débat à droite et à l’extrême-droite.

Les difficultés du FN, qui va devenir le rassemblement national, et de Laurent Wauquiez ne peuvent échapper à Marion Maréchal-Le Pen.

Son académie de formation politique, une sorte de Sciences Po des droites, sera inaugurée en juin à Lyon au cœur du fief régional du président des Républicains.

La nièce de Marine Le Pen vient de faire une entrée dans le baromètre et se place juste devant sa tante, d'un tout petit point, mais le symbole est là.

Avec la question que certains se posent : peut-elle faire figure de recours ?

Lorsqu’on en parle avec des proches de Marion Maréchal-Le Pen, l'hypothèse est repoussée. Pour une raison simple, disent-ils, Marine le Pen est toujours à la tête du mouvement et ne compte pas en partir.

À moins, à moins, explique-t-on, que la justice ne décide autrement. Imagine-t-on Marine le Pen déclarée inéligible à la veille de la présidentielle à cause des affaires des assistants parlementaires ?

Autre possibilité, si le score aux européennes de l’année prochaine était trop décevant ou si le parti rappelait Marion Maréchal-Le Pen aux affaires.

Ces explications renseignent sur le fait que rien n'est fait pour Marion Maréchal-Le Pen malgré les nombreux commentaires de presse qu'elle suscite. Même l'engouement de Patrick Buisson envers elle est mis en perspective par les marionistes.

En réalité : c’est lui qui a voulu la rencontrer, car étant marginalisé, il cherche à retrouver une place dans le dispositif en vogue. Marion Maréchal-Le Pen, polie, a accepté de le voir à sa demande. Donc, officiellement, elle ne prépare aucun retour.

Officiellement bien sûr.

Reste quand même que, dans les sondages, Marine le Pen, finaliste de 2017, progresse en intentions de votes.

C’est justement toute la contradiction

Il y a un électorat, mais y a-t-il un leader ?

Le doute dans l’esprit des cadres existe sur sa capacité, voire sa volonté, à rebondir. "Je me désisterai en faveur du mieux placé en 2022", a-t-elle dit. Une petite phrase lourde de sens. Jamais cette possibilité n'avait été admise dans les rangs du FN.

Et c’est une autre contradiction qui apparaît : Reprocher à Marine le Pen ce geste, alors qu'il est la marque d’une avancée dans la démocratie interne, serait assez curieux finalement. Comme s’il était préférable de maintenir la culture d’extrême-droite ?

En fait, si Marine le Pen devait renoncer à se présenter, cela pourrait permettre à une génération de dirigeants d’éclore sur le modèle des partis populistes européens. Et là, ce serait plus efficace électoralement parlant.

Alors certes ses collègues députés de tous les partis la voient en commission à l’Assemblée et ils voient tous que ce n’est pas flambard.

La Marine le Pen qui faisait feu de tout bois et n'était jamais avare de formules cruelles est l’ombre d’elle-même, disent les députés qui la côtoient.

Mais il serait imprudent de penser qu’elle a dit son dernier mot.

Écoutez la chronique de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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