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Marc Fesneau : "Je comprends l’émotion des policiers"

Marc Fesneau était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 12 juin 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Marc Fesneau interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 12 juin 2020 à 7h40.

Les policiers ont jeté leurs menottes à terre, le 11 juin 2020, pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur. "On est dans un moment particulier", estime Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement. "Je comprends l’émotion des policiers. Il y a un certain nombre de gens qui remettent en cause l’institution policière." S’il concède qu’il y a des "actes individuels" qui sont "évidemment répréhensibles", il tient à préciser qu’ils "ne résument pas l’institution policière".

 

"Je partage le sentiment que peuvent avoir les policiers"

"Je pense aux forces de l’ordre qui, en maintes occasions, font face elles-mêmes à la violence." Une violence, juge le ministre, qui est "croissante dans la société". Il prend en exemple les pompiers qui "sont obligés d’être encadrés par des policiers" lors de certaines interventions. "Alors que par nature un pompier n’est pas armé" et qu’il n’est pas là "pour rétablir l’ordre".

"Je partage le sentiment que peuvent avoir les policiers qu’au fond toute l’institution est remise en cause. Et il n’y a pas à remettre en cause cette institution, pas plus que les autres", estime Marc Fesneau. Surtout que, pour lui, "derrière l’institution policière, il y a la justice qui est remise en cause". Si les cas individuels doivent effectivement être condamnés lorsqu’ils sont prouvés, "il ne faut pas faire un tout d’un cas particulier".

"La réalité des interventions policières c’est qu’elles s’effectuent dans des conditions extrêmement difficiles"

Les policiers se sentent trahis et non soutenus. "La réalité des interventions policières c’est qu’elles s’effectuent dans des conditions extrêmement difficiles et que dans l’immense majorité des cas, elles se font avec des policiers qui prennent des risques".

Sur les relations entre les forces de police et Christophe Castaner, dont elles dépendent, Marc Fesneau juge que "le ministre de l’Intérieur a un dialogue exigeant avec la police". Sur les déclarations que M. Castaner a pu faire, "il faut peut-être s’en expliquer, et c’est l’objet des rencontres qu’il y a avec le ministre de l’Intérieur". Néanmoins, "je ne crois pas que les sujets qu’on a sur la table sont des sujets qui sont nouveaux", a-t-il déclaré.

"Quand on a des terroristes face à nous, on est bien contents" de trouver la police

"Nous, notre responsabilité, comme responsables publics, c’est de faire en sorte d’apaiser les choses, de respecter les institutions et de les défendre." Il rappelle que la police est "un élément essentiel de l’ordre républicain" et qu’elle est là "pour protéger les plus faibles" contre les actes malveillants tels que des cambriolages, des violences. "Quand on a des terroristes face à nous, on est bien contents" de trouver la police.

"Moi, je pense à tous les policiers. Et on a vu les images de policiers, au moment de la crise des Gilets Jaunes, qui étaient poursuivis, qui étaient mis dans des guets-apens, qui étaient mis dans des situations de risque, pour eux, qui étaient immenses". Il émet toutefois des doutes sur le fait que les policiers aient provoqué certains manifestants. "Quand vous faites face à une violence qui est extrême, les moyens pour rétablir l’ordre sont des moyens qui sont difficiles". S’il existe des actes individuels, "je vois des gens qui cherchent, derrière cela, à remettre en cause l’institution". "Parce qu’il y a des tenants du désordre", explique le ministre.

La situation sanitaire "permet peut-être d’alléger un certain nombre de dispositifs"

Le président de la République réunit le Conseil de défense ce vendredi 12 juin 2020 au matin. "On avait dit, le Premier ministre et le président de la République avaient dit qu’en continu on regarderait l’évolution de la situation", rappelle Marc Fesneau. "Le Conseil de défense fera l’analyse de la situation sanitaire avec les points de vigilance, mais aussi les points positifs" afin d’établir une stratégie pour la suite du déconfinement. "On voit bien que le nombre de personnes en réanimation, les cas nouveaux, sont plutôt en phase décroissante".

Il explique que le Conseil de défense va aussi avoir "l’œil sur les autres pays", tous n’ayant pas fait le choix de la stratégie du confinement. "Je pense au cas du Brésil où on voit bien que dans ce cas-là le virus ne disparaît pas, et pour le coup prospère." La situation "permet peut-être d’alléger un certain nombre de dispositifs". "C’est important d’ajuster notre dispositif au gré de ce qu’est l’évolution épidémique". Et ce afin de relancer l’économie et de retrouver "une vie entre guillemets normale".

Emmanuel Macron doit "porter une parole qui permette aux Français de retrouver la confiance"

Emmanuel Macron a annoncé sa 4e allocution présidentielle depuis le début de la crise du coronavirus pour le 14 juin 2020 à 20 heures. "Je n’ai pas d’éléments particuliers à vous donner", explique le ministre chargé des Relations avec le Parlement. "Au-delà de ces affaires de déconfinement", il attend du Président "de porter une parole qui permette aux Français de retrouver la confiance après une crise qui a été lourde pour eux".

"Je vois que la boîte à idées est sortie"

L’hypothèse d’une démission a été dévoilée par Le Figaro Magazine qui maintient son article malgré le démenti de l’Élysée. "Je vois que la boîte à idées est sortie", ironise le ministre. "Je rappelle que dans la Constitution, il est indiqué que le président de la République est élu pour 5 ans". "Ce n’est pas avéré qu’au plus haut niveau cette hypothèse est évoquée", précise Marc Fesneau.

"Quand vous avez la chance d’être au gouvernement, vous n’avez pas à faire état de vos desiderata"

Alors que le parti LREM est en mauvaise posture pour le deuxième tour des élections municipales, la rumeur d’un remaniement s’intensifie. "Les institutions, ce n’est ni moi ni un président de groupe qui décidons de ce qu’est la composition d’un gouvernement". "Quand vous avez la chance d’être au gouvernement, vous n’avez pas à faire état de vos desiderata", juge Marc Fesneau. "On n’est pas dans un supermarché à dire ce qui nous intéresserait".

"Chacun se porte l’exigence de regarder comment on va gérer les étapes qui sont devant nous" : la crise économique, la crise sociale, les tensions dans le pays. "La question des hommes n’est pas une question première, la question c’est le projet qu’on va porter", précise le ministre chargé des Relations avec le Parlement.

"Les problèmes posés et qu’entendait lever la réforme des Retraites existent toujours"

Plusieurs réformes, dont la réforme des Retraites qui avait donné lieu à de grandes manifestations en décembre 2019 et janvier 2020, ont été mises en suspens à cause de la crise sanitaire. "Le président de la République avait indiqué dans ses prises de paroles que nous suspendions un certain nombre de réformes", confirme Marc Fesneau. Toutefois, sur la réforme des Retraites, il pose ces questions : "Est-ce que le sujet des carrières inégalitaires entre les hommes et les femmes n’existe plus ? Est-ce que le fait qu’un certain nombre de gens aient des pensions de retraite qui sont très faibles n’existe plus ?" "La réponse est ‘non’", déclare-t-il. "Les problèmes posés et qu’entendait lever la réforme des Retraites existent toujours", bien qu’il concède que la réforme pourrait être remise sur la table au vu des dernières évolutions.

La question d’un possible travail des députés durant les vacances d’été se pose. "Il y aura sans doute une session extraordinaire", estime Marc Fesneau, ne serait-ce que pour voter la troisième loi de finances rectificative qui "va commencer à être examinée la dernière semaine de juin" et ne sera donc pas votée avant juillet, date de début des congés des députés.

Le ministre tient toutefois à souligner que "les parlementaires ont montré l’exemple : l’Assemblée nationale et le Sénat ont travaillé pendant toute la période de crise". "Il y a des textes dont on a besoin", estime le ministre et qui, selon lui, pourraient être examinés durant l’été : "le projet de loi de finances rectificatif", mais peut-être également la "deuxième lecture sur le texte sur la bioéthique" qui doit, entre autres, ouvrir la voie à la PMA pour toutes les femmes. "Il y a la PMA, mais il n’y a pas que la PMA" dans cette loi, précise Marc Fesneau.

"Je renouvelle ma confiance et mon amitié à Gérald Darmanin"

L’affaire concernant les soupçons de viol dont fait l’objet Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a été relancée par la justice bien qu’elle ait été jugée à deux reprises et qu’il y ait eu deux "non-lieu". "Je pense qu’on est sur des sujets de forme", estime Marc Fesneau qui ne veut pas "commenter les décisions de justice". Il n’estime d’ailleurs pas que ce soit un hasard du calendrier, alors que Gérald Darmanin était pressenti par certains pour devenir Premier ministre. "Je ne suis pas non plus complotiste", déclare le ministre chargé des Relations avec le Parlement qui souligne : "je renouvelle ma confiance et mon amitié à Gérald Darmanin".

 

 

 

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