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Macron face aux gilets jaunes

Revenons ce matin sur la crise des "gilets jaunes" et sur la façon dont Emmanuel Macron tente de s'en sortir avec une réunion demain à l'Élysée sur l'impact social de la transition écologique. 

A-t-il les bonnes réponses ? J'ai envie de vous dire oui et non. Oui car il y a du mieux dans la volonté d'Emmanuel Macron de se remettre enfin à dialoguer avec les syndicats, le patronat et les élus. Mais non car ce qu'il envisage pour sortir de la crise, risque de ne pas suffire, parce qu'une réponse purement institutionnelle, froide - somme toute assez ancien monde - risque de ne pas être perçue comme à la hauteur de la détresse exprimée par les gilets jaunes. 

Qu'y a t-il de positif dans cette conférence de mardi ? Ne faisons pas la fine bouche : ce "petit grenelle de la transition écologique" qui ne dit pas son nom va obliger Emmanuel Macron a écouter, discuter voire même négocier, ce qui est nouveau pour lui tout au moins. Syndicats, associations professionnelles, élus locaux... Tous ces fameux "corps intermédiaires" pour lesquels le président et son entourage cultivent une forme de dédain depuis le début du quinquennat, reviennent dans le jeu à la faveur de la révolte multiforme et sans tête des gilets jaunes. C'est tout le paradoxe. 

À force de les contourner sans cesse, Emmanuel Macron, et avec lui tout le pays, se sont retrouvés sans leaders crédibles pour provoquer mais aussi encadrer d'éventuels mouvements de contestation légitimes. Parce que, qu'est ce que c'est d'autre que les gilets jaunes sinon des Français qui se sont dit "puisqu'Emmanuel Macron n'écoute plus personne, allons-y ! Emparons-nous de la parole et protestons de nous-mêmes". Résultats : ils n'ont pas de vrai porte-parole, leur mouvement est dans une impasse et le roi est nu. 

Pour que marche ce pseudo "grenelle de l'environnement", il faut donc au moins 3 conditions réunies : que le président écoute vraiment sans faire semblant, qu'il fasse le lien avec le mouvement pour montrer que ce n'est pas un comité pour noyer le poisson et que ses résultats dépendent de la sortie du crise, et enfin, il faut tout simplement du concret ! Des décisions qui répondent aux questions simples posées par les gilets jaunes. 

Le président doit frapper les esprits, montrer qu'il a bien compris les messages, faire baisser la pression fiscale, commencer déjà par ne plus l'alourdir. De ce point de vue, le renoncement du gouvernement aux projets de péages urbains, et la fin de la nouvelle vignette poids lourds sont des signaux clairs. Mais il en faudra d'autres, beaucoup plus forts... 

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