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Macron devant le Congrès : des symboles et des occasions manquées

Le président de la République a acté la réduction du nombre de parlementaires, une décision sur laquelle tout le monde sera d'accord. Mais en annonçant une réforme du CESE plutôt que sa suppression, il a manqué une vraie occasion de révolutionner les institutions.

Sur la réduction du nombre de parlementaires, tout le monde sera d’accord. Il faut le faire, ça fait longtemps qu’on en parle. C’est d’ailleurs plus de l’ordre du symbole qu’une question d’efficacité.

Environ 380 députés et 230 sénateurs, c’est bien, ça calmera l’anti-parlementarisme. Mais c’est bien à une condition, que davantage de moyens soient accordés aux parlementaires, et ça, ça va peut-être moins plaire : davantage de collaborateurs, de moyens, une vraie marge de manœuvre sur les textes législatifs et surtout de vrais moyens d’investigation pour le contrôle de l’action gouvernementale.

Là, je suis plus perplexe. Dans les intentions, les gouvernements sont toujours d’accord. Dans la réforme de 2008, du temps avait été donné au contrôle. Dans les faits, les gouvernements ont toujours du mal à abandonner une once de leurs prérogatives.

Ce qui s’est passé la semaine dernière, avec la majorité REM qui trustait tous les postes, peut laisser un peu sceptique à cet égard. Sur les parlementaires, donc, avis favorable, mais vigilance.

Sur le CESE, en revanche, j'ai eu un peu envie de rire. La vraie révolution eut été d’annoncer sa suppression pure et simple ou sa fusion avec le Sénat, comme l’avait souhaité jadis le général De Gaulle. Là, personne n’y croit. Le CESE est le repaire des partenaires sociaux, ils se partagent un joli fromage. Mais son travail est rarement indispensable. Si l’Assemblée et le Sénat sont renouvelés, moins important en nombre, sans cumul, avec de vraies prérogatives, ils peuvent jouer ce rôle. Je trouve que c’est vraiment une occasion manquée.

Sur la question de la répartition des rôles avec Édouard Philippe et de l'utilité du Premier ministre, Emmanuel Macron ne pouvait pas non plus demander la tête du chef du gouvernement. La question peut quand même se poser maintenant. Il s’exprimait 24h avant Édouard Philippe. Il a plutôt bien franchi l’écueil. Il est resté sur un vrai discours présidentiel et cet après-midi, le Premier ministre détaillera les mesures gouvernementales . Mais étant donné la concentration des pouvoirs à l’Élysée, avec une pratique très monarchique, voire impériale par moment, la question de l’utilité du Premier ministre se reposera à un moment où à un autre.

Écoutez l'édito politique de Béatrice Houchard dans le Grand Matin Sud Radio

 

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