Côté pile, on dit que les six mois, on n’y croit pas plus que les 100 jours. Macron garde les yeux rivés sur le cap de la première année et prendra la nation et l’opinion à témoin à travers un discours devant les parlementaires réunis en congrès, ce qui devrait prendre la forme rituelle d’un compte-rendu de mandat par le PR.
En attendant, la phrase de ces six premiers mois sera signée Nicolas Hulot : ‘Il sera difficile de tenir l’objectif de réduire la part du nucléaire à 50 % d’ici 2025’. Une fois de plus, le principal conseiller d’un gouvernement, c’est bien le principe de réalité.
Côté face, le président n’a pas seulement fermement recadré les ministres après un papier du Parisien, hier, sur les rumeurs de remaniement qui l’a mis en colère. Il a également passé un savon à ses collaborateurs : ‘Il y a trop de bavards, ça suffit’.
Avant-hier, l’ensemble des cadres de l’équipe présidentielle, plumes, conseiller stratégiques, conseillers politiques, communication, se sont réunis à l’Élysée pour faire le bilan des six mois.
Dans ce huis-clos, l’entourage de Macron s’est soucié des traits d’image de Macron, notamment les mauvais chiffres du sondage Harris Interactive sur la perception du PR par les Français, en particulier sur l’arrogance.
Ils ont reconnu que leur pratique du pouvoir était loin de répondre à la promesse de faire de la politique autrement et de changer les liens entre les Français et l’État, promesse du candidat.
L’arrivée prochaine de Castaner à la tête de LREM, chef désigné par le présidnet, qui a validé tout l’organigramme du mouvement, inquiète certains proches de Macron. Il ne faudrait pas que le projet de mouvement participatif se transforme en parti classique chargé du SAV des décisions prises au sommet.
Après six mois à l’Élysée, donc, coup de booster sur les réformes et coup de blues des premiers marcheurs qui craignent de se retrouver dans une ‘présidence normale’.
Écoutez l'édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard