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Les retraités, les sacrifiés du Macronisme ?

Les retraités manifestaient jeudi contre la baisse de leur pouvoir d'achat.

 

Il faudrait d’abord prendre conscience d’une chose : "les retraités", ça n’existe pas.

Il y a des retraités dont les niveaux de vie et le patrimoine n’ont rien à voir. On ne va pas mettre dans le même sac un couple d’anciens cadres propriétaires de leur logement et une veuve de petit commerçant, locataire et qui n’a jamais eu de statut clair. On ne va pas prétendre que vivre avec 1200 euros par mois, la retraite moyenne, c’est la même chose à Paris et en province.

Il y a tous les cas de figure et il ne faudrait pas, au nom des 7,3 % de retraités qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, qu’on s’interdise de demander un effort à ceux des retraités qui ont bénéficié de carrières pleines, d’une inflation massive facilitant les remboursements de crédit et d’un immobilier très bas, et qui ont pu se constituer des pensions confortables et un patrimoine conséquent, alors même que les comptes publics commençaient à être dans le rouge et qu’ils vivaient au crédit des générations futures.

D’autant que, pour ce qui est du seuil de pauvreté, dans la population globale, ce sont 14 % des gens qui sont en dessous. Globalement, les plus de 60 ans vivent moins mal que les 25-30 ans. Et l’écart entre le niveau de vie à 30 ans et le niveau de vie à 60 ans n’a cessé de se creuser. Donc, demander aux plus favorisés de contribuer un peu à l’effort national, ça ne semble pas illégitime. Jusqu’à présent, ce sont surtout les salariés et les familles aisées qui ont mis au pot commun, parce que les retraités votent massivement, et que les politiques le savent.

Mais là, ils ont l’impression qu’Emmanuel Macron les cible.

C’est tout le problème de la rhétorique macronienne. Le chantre du "en même temps" est surtout le spécialiste du clivage : il désigne les catégories qui ne participent pas à sa grande révolution, celles qui sont trop frileuses, pas assez enthousiastes, celles qui ne pensent pas printemps. Il vaudrait sans doute mieux se demander comment convaincre du bien-fondé de ses choix.

En l’occurrence, on peut entendre qu’il faut concentrer tous les efforts sur la lutte contre le chômage de masse et sur le financement de la dépendance pour le 4e et le 5e âge. Sauf qu’on n’en voit pas le début du commencement.

En fait, il faudrait équilibrer contributions et gains pour les retraités. Et dans les promesses de campagne du candidat Macron, il y avait la CSG, mais il y avait aussi le remboursement à 100 % des lunettes et des prothèses auditives et dentaires. Curieusement, ça a disparu des écrans radars.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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