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Les résultats accablants de la politique de la ville, un échec français

La politique de la ville, dans les quartiers en difficulté, ne peut marcher que si on traite de tous les problèmes en même temps, et non en saupoudrant comme on le fait depuis des décennies.

 

Des maires étaient réunis pour les états généraux de la politique de la ville. Ils lancent un appel au gouvernement contre l’abandon de certains quartiers.

Deux décisions ont particulièrement alarmé ces maires, la baisse de 46,5 millions d’euros de subventions annoncée cet été et la fin des contrats aidés.

Certes, le Gouvernement a annoncé une sanctuarisation des moyens à partir de 2018, mais les maires réclament un doublement de ces crédits, un fonds d’urgence et un ministre de la Ville érigé au rang de ministre d’État. Donc des moyens et des symboles.

La France est spécialiste des budgets à 40 milliards. 40 milliards pour le Logement, on voit ce que ça donne, 40 milliards pour la formation professionnelle, c’est encore pire et donc 40 milliards depuis 40 ans pour la politique de la ville et, là aussi, le résultat est accablant.

On peut difficilement faire mieux avec la même politique mais sans argent. Ça ne va aller qu’à la catastrophe. Mais engloutir l’argent dans des subventions dont on ne mesure jamais les effets, en finançant parfois des associations aux pratiques douteuses pour acheter la paix sociale, non seulement ça ne fonctionne pas mais ça peut être dangereux.

La difficulté, avec la politique des quartiers, c’est qu’elle ne peut marcher que si on traite tous les problèmes en même temps et non en saupoudrant, comme on le fait depuis des décennies.

Il y a à la fois un problème d’éducation, de formation, d’implantation des entreprises qu’il faut favoriser par des zones franches, mais aussi un problème de préservation des services publics, dans des quartiers dont l’État se retire, un problème de sécurité quand des citoyens subissent des conditions de vie indignes du fait des trafics et de la loi du silence qui règne dans certains endroits.

Ça implique de reconstruire au plus vite une politique de proximité.

Il y a aussi un problème d’intégration, de communautarisme, qui nécessite d’éviter de concentrer les logements sociaux dans les mêmes endroits, parfois en triant les gens par nationalité d’origine, comme on l’a fait.

D’où l’importance de recréer de l’emploi dans les villes moyennes, de cesser de concentrer la misère dans les régions parisiennes. Mais tout ça doit se faire en même temps.

Ce n’est pas décourageant si on se montre volontariste. Il y a un discours politique à tenir, à la fois positif, qui garantisse l’attention de l’État pour tous les citoyens, où qu’ils vivent, et un discours ferme, qui refuse toute dimension victimaire mais rappelle que la loi vaut pour tous, parce que c’est ce que l’État doit aux citoyens les plus fragiles. Mais en France, on pêche souvent par hémiplégie.

Écoutez l'édito de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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