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Les réseaux sociaux et la politique font-ils bon ménage ?

Les réseaux sociaux promettaient un monde merveilleux, où chacun peut parler à l'univers. Mais le revers de la médaille commence à se faire sentir.

Les réseaux sociaux sont arrivés dans le monde politique, sociétal, mais comment garder les pieds sur terre dans cet univers ?

On nous annonçait un monde merveilleux, où chacun peut parler à l'univers, peut tout apprendre par soi-même, tout faire venir à soi, tout piloter de loin, des voitures sans conducteur, des frigos qui se remplissent tout seuls... On commence à découvrir que ce monde de demain sera peut-être plus confortable mais pas meilleur que le vieux monde.

Il y a le revers de la médaille. On a pu parler du pouvoir égalisateur de la bombe atomique, qui mettait sur un pied d'égalité ceux qui la possédaient, on peut parler du pouvoir égalisateur des réseaux sociaux, pour le meilleur et pour le pire. Toutes les paroles se valent sur les réseaux sociaux, la parole de l'ignare a la même valeur que celle du savant. La parole des fanatiques et des détraqués y trouvent un écho sans précédent. Plus besoin de prouver, il suffit de dénoncer, d’accuser, pour qu’un tribunal planétaire invisible prononce une condamnation éternelle. Ici, pas de droit de la défense, tyrannie d'une foule sans visage. C’est la psychologie des foules dans ce qu’elle a de pire puisque cette foule est partout et nulle part. C'est pire lorsque des chefs d'État nourrissent cette hystérie.

Dans les données dont on dispose, on peut tirer la conclusion que, loin d’être libérés de la géographie, le commerce en ligne, par exemple, est étroitement dépendant de la géographie et de la proximité culturelle. Les études sur le comportement des internautes américains montrent que ceux-ci visitent plus facilement les sites d’autres pays qu’ils sont géographiquement proches des États-Unis.

Les réseaux sociaux relient d’abord des gens qui se ressemblent, du même milieu, qui ont les mêmes préoccupations. Pour échanger, il faut avoir des différences, mais en même temps assez de choses en commun pour se comprendre.

Les réseaux sociaux bouleversent notre rapport au temps en détruisant la chronologie. Il y a la question lancinante du droit à l’oubli. Les réseaux gardent tout. Or, sans une part d'oubli, la vie est invivable. Un mot, un acte d’il y a 15 ans semble daté d’hier.

Avec nos réseaux, on gagne du temps, mais le temps ne s’écoule plus. Difficile à gérer.

Les spécialistes du renseignement nous invitent maintenant à réfléchir au fait qu'avec l'internet des objets, toute notre vie peut être surveillée et tout peut être piraté. Ainsi s'annonce l'ère de la cybersurveillance et du cyberterrorisme.

Si la liberté est dans le réseau, Big Brother y est aussi. Si ce n'est pas le Big Brother des États, ni celui des terroristes, sera le Big Brother des multinationales qui savent tout de chacun d’entre nous.

Finalement, il n'y a pas plus de vérité sur les réseaux que dans la vie. Il y a peut-être même plus de mensonges, car tout le monde se sait en représentation et se voit porté à jouer un rôle.

"L'Homme, misérable petit tas de secrets, comme disait Malraux. De grâce, ne le tuons pas trop vite, c'est notre part d'humanité et de liberté."

Écoutez l'édito d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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