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Les Republicains : la cote d’alerte est dépassée

Alors que Laurent Wauquiez et Emmanuel Macron vont se voir, aujourd’hui, lors du 3ème débat dans la Drôme, on est en droit de se demander, ou va la droite ?

Elle devrait logiquement tirer parti de la faiblesse de l’adversaire, son leader devrait être omniprésent, maniant à la fois la distance et l’empathie... Mais à l’évidence la droite est totalement à l’ouest, à côté ses pompes, aux fraises, pour reprendre l’expression d’un ancien ministre qui ne décolère pas contre qui ?

Oui Laurent Wauquiez ! Le fantomatique président des Républicains, je dis bien fantomatique car après avoir enfilé, fort peu prudemment un gilet jaune au tout début du mouvement, Laurent Wauquiez semble avoir tempéré. "Recul nécessaire et distance en surplomb", disent ses amis, "Wauquiez , ça imprime pas" répondent ses adversaires car au delà de la stratégie politique, c’est la personne de Laurent Wauquiez qui interroge, horripile ou indiffère. À l’image de cet ancien ministre, personnage de premier plan à droite, sollicité quelques jours avant ses vœux par le patron des Républicains par longue conversation au téléphone pour conseiller, orienter... Et puis ? Et puis rien "il n’en a rien fait comme il ne fait jamais rien de ce qu’on lui dit" peste-t-il. Exercice solitaire du pouvoir, sentiment qu’on est supérieur en tout et que les autres ne vous arrivent pas à la cheville... Ça ne vous rappelle pas quelqu’un d’autre ? Au delà de la saillie, ils disent beaucoup du mal être qui empoisonne la droite française : ou plutôt les droites.

Et à ce titre, le choix de la tête de liste aux européennes, François Xavier Bellamy laisse rêveur, à l’évidence de Wauquiez qui veut d’abord faire un coup avec ce philosophe bien fait, tranché dans ses positions anti avortement, anti mariage pour tous ... Un homme issu de la société civile bombardé en haut de l’affiche avec l’espoir secret de devenir le miroir d’Emmanuel Macron qui après tout, n’était qu’un secrétaire général adjoint de l’Élysée avant que sa cote s’envole. Mais elle déchire aussi cette famille des Républicains. Ça coince sur le caractère ultra conservateur du candidat, ça coince quand Alain Juppé ou Jean-Pierre Raffarin entendent Marion Maréchal applaudir des deux mains cette investiture, ça coince chez les Juppéistes , les Chiraquies et les Sarkosystes. En réalité, cette famille des Républicains est en train littéralement d’imploser sous nos yeux. François Hollande a pulvérisé la gauche, François Fillon d’une certaine manière, à lui aussi pulvérisé la droite, pour le bonheur d’Emmanuel Macron et de Marine le Pen dont on voit bien dans les sondages que l’un et l’autre recueillent une partie de cet électorat de droite.

Quel avenir alors pour Laurent Wauquiez ? C’est assez simple, assez binaire, soit les Républicains parviennent à survivre dans ces européennes, au delà de 10% et Laurent Wauquiez pourra se prévaloir d’un victoire de sa ligne, ultra conservatrice et de sa personnalité. Soit ils sont à 10% et Laurent Wauquiez ne fera pas long feu. Ceci dit , évincer Wauquiez ne changerait à dire vrai pas grand chose tant la droite, a l’instar de la gauche est tout aussi peu claire sur ce qu’elle veut dire aux Français et les solutions qu’elle peut apporter, à la grande joie d’Emmanuel Macron, car au royaume des aveugles, les borgne sont rois. 

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