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Les principaux points à retenir du programme de Benoît Hamon

Par Benjamin Jeanjean

Face à de nombreux journalistes réunis à Paris, Benoît Hamon a révélé au grand public son programme pour l’élection présidentielle à venir.

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Point de passage obligé d’une campagne présidentielle, la révélation du programme est particulièrement scrutée cette année chez les candidats, dans une élection qui s’annonce particulièrement incertaine. Après avoir convié de nombreux journalistes à la Maison de l’Architecture dans le 10e arrondissement de Paris, Benoît Hamon s’est livré à l’exercice ce jeudi. Voici les principaux points à retenir de ce "grand oral" du candidat socialiste.

Analyse du contexte

Alors que Benoît Hamon fait le constat d’un basculement d’une crise qui a pris des formes multiples, insistant sur l’importance de la transition écologique de l’économie et de la prise en compte de la révolution numérique, il appelle les Français à choisir "un projet qui garantisse un futur désirable, qui se préoccupe de l’amélioration concrète de la vie de [leurs] enfants". Benoît Hamon tacle au passage le projet de Marine Le Pen ("un projet qui revient à nous renvoyer vers un monde déjà mort, fait de guerres, de conflits et de nationalismes") et ceux de François Fillon et Emmanuel Macron ("qui nous raccroche à un monde qui s’éteint, fait de dérégulation et de remise en cause de l’État providence et de la République sociale").

Emploi et entreprises

Benoît Hamon entend déployer un programme d’investissements stratégiques et porter l’effort de recherche et développement à 3% du PIB. Le candidat socialiste prévoit par ailleurs un plan de 100 milliards d’euros (publics et privés) sur cinq ans pour la rénovation urbaine et thermique. Dans un souci d’encourager les entreprises à réinvestir leurs bénéfices, ce dernier souhaite également "faire en sorte que PME et TPE puissent bénéficier d’une modulation de l’impôt sur les sociétés". Inversement, les entreprises qui captent les bénéfices et redistribuent les dividendes seront pénalisées.

Reprenant une idée chère à Arnaud Montebourg, Benoît Hamon mettra l’accent sur le made in France en réservant 50% des marchés publics aux PME. Poser le curseur sur la taille de l’entreprise et non sa nationalité devrait, selon lui, permettre d’agir en conformité avec la législation européenne. Réaffirmant son opposition aux traités TAFTA et CETA, le député des Yvelines assure par ailleurs que les entreprises qui délocalisent devront rembourser les aides publiques perçues. Enfin, Benoît Hamon a de nouveau affirmé son attachement à la création d’une "contribution sociale sur les robots", qui alimentera un Fond de transition travail censé aider à créer autant de nouveaux emplois que ceux qui disparaîtront.

Enfin, il promet de remplacer la loi Travail par une nouvelle loi, tout en gardant le compte personnel d’activité et le droit à la déconnexion et en renforçant le compte pénibilité.

Smic, revenu universel et minimas sociaux

"Je suis le candidat du pouvoir d’achat, de la feuille de paie et de la valorisation du travail", a déclaré Benoît Hamon face aux journalistes. En ce sens, le candidat PS promet une augmentation du Smic et des minimas sociaux. Pour ce qui est de son projet de revenu universel d’existence, il assure qu’il "augmentera automatiquement dès le 1er janvier 2018 le revenu des actifs dont les revenus sont inférieurs à 2200 euros nets", soit près de 19 millions de Français concernés selon lui. 

Démocratie

Sans surprise, Benoît Hamon a maintenu son projet de "49-3 citoyen" (permettre à 1% du corps électoral de soumettre une loi votée à un référendum ou d’inscrire une loi citoyenne à l’ordre du jour du Parlement). S’il est élu, il organisera immédiatement un référendum sur la reconnaissance du vote blanc et le vote des étrangers non communautaires aux élections locales, se disant par ailleurs "persuadé" que cette dernière proposition serait validée par une majorité de Français. Dans le cadre d’une conférence pour une VIe République, Benoît Hamon proposera une nouvelle Constitution qui intégrera une dose de proportionnelle aux législatives, dont le mode de scrutin serait en partie calqué sur les élections régionales. Le mandat présidentiel serait par ailleurs ramené à sept ans non renouvelables, avec une interdiction du cumul des mandats pour les élus.

Dans un clin d’œil appuyé aux journalistes présents sur place, Benoît Hamon a également promis une "nouvelle loi anti-concentration pour les médias" et la création d’un statut de média indépendant à but non lucratif. Le candidat socialiste souhaite également améliorer la protection des sources des journalistes.

Écologie et développement

Autre grand volet du programme de Benoît Hamon : la conversion écologique de l’économie. L’ancien ministre réaffirme notamment son souhait d’interdire les perturbateurs endocriniens et de porter à 50% la part des énergies renouvelables dans le mix électrique d’ici 2025 (100% en 2050). Dans un souci de sortie progressive du nucléaire, les réacteurs en fin de vie seront par ailleurs fermés durant le prochain quinquennat. Pour lutter contre les particules fines dans l’air, "responsables de 40 000 décès par an en France", Benoît Hamon propose également l’interdiction du diesel pour les véhicules neufs d’ici 2025. Enfin, l’inscription dans la Constitution du principe de préservation des biens communs environnementaux que sont l’air et l’eau est également au programme afin "d’offrir à l’État une base légale pour légiférer et penser des politiques spécifiques sur ce sujet".

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