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Les belles phrases de Macron devant l'Acropole resteront-elles des mythes ?

Emmanuel Macron a prononcé un discours depuis Athènes qui prétend renforcer l'Europe. Il faudra attendre pour voir si ces belles phrases resteront des incantations ou se traduiront par une véritable refondation.

 

L’essentiel de ce discours, c’était le décorum, le symbole. Faire un discours sur l’Europe depuis la Grèce, un pays qui a été complètement sacrifié pour sauver l’euro et rembourser les banques françaises et allemandes, ça raconte quelque chose. Il faut quand même savoir que les Grecs ne peuvent plus se soigner, même pas les cancers, et ont vu leurs salaires baisser de 25 %.

Mais derrière ça, la seule question qui nous intéresse, égoïstement, nous Français, est de savoir ce que ce discours pourrait changer en Europe.

Pour l’instant, l'Union européenne, pour les Français, est une entité qui exige la libéralisation des services publics, qui laisse les multinationales se domicilier en Irlande ou au Luxembourg pour ne pas payer d’impôts, qui organise le dumping social et qui ouvre les frontières à des populations, notamment celles venues des pays de l’est, qui déstabilisent nos services d’accueil…

On sait tous très bien qu’il n’y aura rien de concret avant les élections allemandes. Nous sommes calés sur l’agenda d’Angela Merkel. D’ici là, on en est réduits aux grandes déclarations.

Point important, malgré tout, Emmanuel Macron a bougé sur ces grandes questions. Pendant la campagne, il nous a servi le couplet sur 'l’Europe qui nous apportait tellement', parce qu’il avait besoin du soutien de l’oligarchie pro-européenne. Maintenant, il découvre que la directive travailleurs détachés est catastrophique. C’est formidable de reconnaître ses erreurs, mais ça ne suffit pas.

Pour juger véritablement de la politique européenne d'Emmanuel Macron, il faut se donner du temps, lui donner rendez-vous dans un an ou deux.

Mais la question à se poser sera de savoir s’il a obtenu, non pas des aménagements à la marge de la directive travailleurs détachés, mais le fait qu’on paie les charges dans le pays où est effectué le travail.

Est-ce qu’il aura obtenu une harmonisation de l’impôt sur les sociétés pour mettre fin au dumping fiscal ? Pour l’instant, la Commission est contre.

Est-ce qu’il aura obtenu son fameux Buy European Act, c’est-à-dire la priorité aux entreprises européennes pour les marchés publics et même, allons plus loin, la préférence communautaire, qui était à la base de l’esprit européen, concernant l’ensemble du commerce, avec des droits de douanes aux frontières ?

Et enfin, est-ce qu’il aura obtenu une défense européenne indépendante de l’Otan ?

S’il n’y a pas ces 4 points, les belles phrases devant l’Acropole seront comme les histoires de Jupiter ou de Zeus… des mythes.

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